Une nouvelle qui devrait rassurer des milliers de consommateurs camerounais vient de tomber. Après plusieurs semaines de rumeurs et d’inquiétudes sur les réseaux sociaux, le Ministère du Commerce a finalement tranché sur la sécurité du populaire Booster Whisky Cola, cette boisson alcoolisée qui fait fureur auprès des jeunes dans tout le pays.
Des analyses controversées qui sèment le doute
Selon les documents officiels obtenus par 237online.com, l’Agence des Normes et de la Qualité (ANOR) a mené une série d’investigations suite aux nombreuses dénonciations de consommateurs inquiets. Cette affaire prend racine dans un contexte où plusieurs boissons alcoolisées conditionnées en sachets plastiques sont pointées du doigt pour leurs effets potentiellement dangereux.
Ce qui ressort de façon troublante dans le rapport de l’ANOR, c’est l’absence totale de norme spécifique encadrant ce type de produit, aussi bien au niveau national qu’international. « L’alcool mixte de marque Booster Whisky Cola ne dispose pas de norme spécifique aussi bien sur le plan national qu’international (Codex Alimentarius) », peut-on lire dans la correspondance adressée au Ministre du Commerce.
Plus préoccupant encore, les analyses toxicologiques évoquées dans les documents ont été réalisées par le Centre Technique Agro-alimentaire (CTA-CAM), un laboratoire qui, selon l’ANOR elle-même, ne possède « ni référentiel normatif, ni accréditation internationale et encore moins l’agrément de l’ANOR ». Une situation qui jette un sérieux doute sur la fiabilité des résultats qui ont mené à la déclaration de conformité.
Une décision ministérielle qui soulève des questions
Malgré ces zones d’ombre importantes, le Ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, a officiellement pris acte de la déclaration de conformité du produit dans un courrier daté du 6 mars 2025. « Je relève que vous déclarez le produit Booster Whisky Cola propre à la consommation humaine et en prends acte », écrit-il à l’attention de la Directrice Générale de l’ANOR.
Les consommateurs entre soulagement et méfiance
Dans les rues de Yaoundé et Douala, les réactions sont mitigées face à cette annonce. « Je bois du Booster depuis des années et je n’ai jamais eu de problème », affirme Jules, 27 ans, rencontré à la sortie d’un débit de boisson à Mvog-Mbi. « Maintenant que le gouvernement dit que c’est bon, je suis rassuré. »
D’autres consommateurs restent plus circonspects. « Comment peut-on déclarer un produit sain quand le laboratoire qui l’a analysé n’est même pas agréé? », s’interroge Marie. « Il y a quelque chose qui ne tourne pas rond dans cette histoire. »
Le fait qu’il n’existe aucune norme spécifique pour ce type de produit devrait être un signal d’alarme. L’absence de cadre réglementaire clair est souvent exploitée par certains industriels peu scrupuleux.
En attendant un éventuel renforcement de la réglementation, les Camerounais continueront de consommer cette boisson désormais officiellement déclarée « propre à la consommation humaine« , mais dont les critères d’évaluation semblent, au mieux, flous.