Bois tropicaux : Africains et Européens se concertent

La certification était au centre des Rencontres africaines de concertation mardi à Douala. Demande accrue de bois certifiés venant des distributeurs et consommateurs, sensibilisation sociale et environnementale de l??opinion, etc. Face aux enjeux du marché, les producteurs forestiers africains ont réagi en s??engageant dans la certification de la gestion forestière durable. Pour Hervé Bourguignon, directeur général de l??Association des industries forestières africaines (Ifia), il s??agissait notamment à travers cette rencontre de convaincre les investisseurs européens d??opter pour le

bois tropical africain, qui fait face à la concurrence des bois tempérés et des produits de substitution. « Cet évènement est l??occasion de leur faire voir qu??il y a de bons produits et une gestion responsable. Les choses se mettent en place et l??Afrique peut devenir un vrai fournisseur crédible prêt à attaquer et prendre des parts de marché. Même s??il y a encore des problèmes à régler, l??Afrique est maintenant un vrai leader en certification», déclare-t-il. Dans ce domaine selon Hervé Bourguignon, l??Afrique se classe loin devant l??Amérique latine et l??Asie, avec notamment 4,5 millions d??ha de forêts naturelles certifiées. A ce jour, le Cameroun possède de son côté trois concessions forestières certifiées, soit 835.000 ha de forêts selon des données de l??Ifia. Ainsi par exemple, Transformation REEF Cameroun (TRC) a obtenu la certification FSC (Forest Stewardship Council) en février 2008 pour la bonne gestion forestière de l??Unité forestière d??aménagement (UFA) de 125.490 ha obtenue en juillet 2004. Parmi toutes les normes de certification forestière existantes, la norme du FSC est la plus reconnue internationalement, par les clients et les gouvernements, comme étant socialement responsable, rigoureuse, basée sur la performance et permettant de mesurer l??amélioration des pratiques de gestion durable des forêts. Elle garantit entre autres, l??utilisation écologique des produits forestiers, le peu d??impact négatif de l??exploitation sur l??environnement, la reconnaissance des droits des populations locales et l??amélioration de leur bien-être social et économique. Autre difficulté pour le bois tropical africain, la recherche de nouveaux marchés qui s??intensifient aussi bien sur le continent qu??en Europe. A ce sujet, Emmanuel Ze Méka, directeur exécutif de l??OIBT, estime qu??il faudrait davantage penser aux marchés locaux. Au Cameroun, Elvis Ngolle Ngolle, ministre des Forêts et de la faune (Minfof) qui ouvrait les travaux a déclaré que la transformation locale faisait partie des activités phares instruites par la hiérarchie. « Une des leçons de la crise financière internationale est que nos produits ont subi à cause du faible niveau de transformation locale. Un plan directeur de la transformation est déjà terminé et nous avons commencé des contacts avec des produits qui peuvent venir investir dans le domaine », a-t-il déclaré.

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