Une onde de choc traverse le paysage médiatique camerounais après la fuite d’un document officiel révélant une intervention directe des autorités administratives pour bloquer la participation de Mbvoum Parfait à une émission télévisée. Ce message-porté signé par le préfet du département du Mfoundi et daté du 10 mars 2025 ordonne à la gendarmerie d’empêcher toute apparition médiatique du concerné.
Des propos jugés subversifs sur la « Brigade Anti Sardinare«
Le document, dont 237online.com a obtenu copie, fait explicitement référence à des déclarations controversées tenues le dimanche 9 mars lors d’un débat télévisé. Mbvoum Parfait y aurait notamment affirmé que « La B.A.S (Brigade Anti Sardinare) est une chance pour le Cameroun… coup d’État nécessaire… », des propos qualifiés par les autorités d’« incitation à la violence et apologie du crime ».
Cette Brigade Anti Sardinare, mouvement dont l’existence et les actions font l’objet de vives discussions dans le pays, serait selon le document préfectoral responsable « d’agressions perpétrées sur des personnalités de la République du Cameroun à l’étranger ». Un dossier pénal serait d’ailleurs en cours de constitution pour être transmis au Procureur de la République.
« Ce n’est pas la première fois que l’administration tente de museler des voix discordantes, mais rarement avec une directive aussi explicite », nous confie sous couvert d’anonymat un observateur de la scène politique camerounaise. « Ce message-porté constitue la preuve d’une volonté de contrôle total sur le discours médiatique lorsqu’il touche à certains sujets sensibles. »
Le préfet du Mfoundi ne mâche pas ses mots dans sa directive. Il qualifie les propos de Mbvoum Parfait de « manifestement appel au soulèvement » et demande également à être informé si l’intéressé réside dans le département du Mfoundi « pour examen de situation ».