Le Cameroun est actuellement le théâtre d’un combat pour le pouvoir qui se déroule en coulisses. Alors que le mandat de Célestin Tawamba, le patron du Groupement inter-patronal du Cameroun (Gicam), touche à sa fin, plusieurs figures majeures du paysage économique et politique s’agitent pour prendre sa place. Ce qui ressort de ces joutes silencieuses, c’est une lutte pour l’influence, le contrôle et, éventuellement, l’avenir du Cameroun.
La course pour la succession de Tawamba
En avril, deux visiteurs de haut rang ont été reçus par le directeur du cabinet civil de Paul Biya, Samuel Mvondo Ayolo, à la demande de Luc Sindjoun, conseiller spécial à la présidence. Emmanuel Wafo Foko, chef d’entreprise et candidat à la succession de Tawamba, et Gabriel Mbairobe, ministre de l’Agriculture, ont cherché à obtenir le soutien du gouvernement dans leur tentative de bloquer la prolongation du mandat de Tawamba.
Le lien entre les deux hommes remonte à l’époque où Mbairobe dirigeait la Société de développement du coton (Sodecoton), où MIT Chimie, l’entreprise familiale de Wafo Foko, a obtenu plusieurs contrats de fourniture de machines d’usinage.
Un tournant pour le Gicam?
Le 5 avril, le Gicam a fusionné avec E.cam, l’autre grande organisation patronale du Cameroun. Cette fusion, si elle est ratifiée par l’assemblée générale du Gicam, donnera naissance à une nouvelle entité regroupant près de 1 400 entreprises. Les nouveaux statuts permettront à Tawamba de briguer un troisième mandat, une perspective qui déplaît à Wafo Foko et à son allié André Siaka, ancien patron de SABC (devenue Boissons du Cameroun).
Le futur incertain du Gicam
Les intentions de Tawamba restent encore non déclarées, tout comme celles de Protais Ayangma, le président d’E.cam. Cependant, l’élection pour la présidence du Gicam, qui devrait avoir lieu en décembre, promet d’être chargée d’enjeux.
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