Cameroun: Les entreprises contraintes de s’ouvrir au marché par un appel public à l’épargne

C’est l’une des propositions faites par la Commission des marchés financiers pour rendre la bourse plus attractive et faire bénéficier les fruits de la croissance aux populations locales.
Ce n’est plus un secret pour personne. Le marché financier de la sous-région Afrique centrale en général, celui du Cameroun en particulier peine à attirer les entreprises. Face à cette situation qui impacte négativement ce secteur d’activité, plusieurs efforts sont aujourd’hui menés par la Commission des marchés financiers, le régulateur de la Douala stock exchange en vue d’attirer les entreprises vers le marché boursier. Mais ces efforts restent vains. Et dans le fond, ça ne surprend pas grand monde puisque, le contexte ne permet pas aux entreprises de se lancer. Au-delà de la culture boursière qui représente un gros frein, les entreprises ont encore peur de se dévoiler entièrement. Selon la CMF, plusieurs facteurs expliquent la réticence des entreprises vis-à-vis des différentes bourses de valeur. Il y a notamment la volonté des promoteurs de garder à tout prix le contrôle de leurs affaires, la crainte qu’une publicité et une transparence des performances des entreprises n’attirent un acharnement fiscal, la limitation de la disposition des fonds et du patrimoine de l’entreprise par les promoteurs, etc. Au vu de cette situation qui n’a que trop duré, la CMF pense que pour revitaliser le marché, il faut notamment mettre en place des produits innovants. Mais il faut également au-delà des mesures incitatives déjà en place, contraindre d’une manière ou d’une autre les entreprises à aller sur le marché. Lors de la 16ème session de l’Institut Francophone de la régulation financière (IFREFI) à Libreville au Gabon en mai 2017, le président de la CMF, Jean Claude Ngbwa, proposait particulièrement aux autorités camerounaises, de systématiser les opérations d’augmentation du capital des sociétés par le biais de la bourse. Il suggérait également aux entreprises publiques en restructuration ou à la recherche des financements pour leur expansion, d’émettre des titres de la dette sur le marché boursier en lieu et place des subventions. Et l’Etat dans ce schéma, apporte la garantie au mécanisme de sécurisation de l’opération. Ce dispositif ayant la particularité de renforcer la transparence et la bonne gouvernance. Pour le président de la CMF, il faut contraindre les entreprises qui s’installent nouvellement sur le territoire camerounais ou qui prolongent leur licence d’exploitation de s’ouvrir au marché à hauteur de «15% à 20%» par appel public à l’épargne pour faire bénéficier les fruits de la croissance aux populations locales, et aussi, amener les entreprises d’une certaine taille à s’ouvrir sur le marché boursier à hauteur de « 15% à 20% » par appel public à l’épargne. Des propositions et bien d’autres qui pourront aider à vitaliser le marché financier camerounais, aujourd’hui moribond.

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