Cameroun – Pr Prosper Nkou Mvondo: « Le communiqué du Minsep est un non événement »

Invité de l’émission « Mfandena » que présente Thierry Ndoh entre 8 h et 10 h sur la chaîne urbaine « Sky One Radio »,
l’enseignant de droit en service à l’Université de Ngaoundéré dénonce avec véhémence le communiqué rendu public hier mercredi par le ministre des Sports et de l’Education physique.
Professeur, quel commentaire faites vous après le communiqué du ministre des Sports et de l’Education physique remettant en cause les décisions de la Chambre de conciliation et d’arbitrage du Comité national olympique et sportif du Cameroun ?
C’est une injure à l’autorité étatique. Une injure au pouvoir législatif qui a adopté la loi de 2011 fixant la charte des sports au Cameroun. C’est une injure au pouvoir exécutif incarné par le Chef de l’Etat qui a promulgué la loi de 2011. C’est une injure au pouvoir judiciaire que représente la sentence de la Chambre de conciliation et d’arbitrage du Comité nationale olympique. C’est une injure à la civilisation. C’est une injure à la modernité. Je dirais que c’est une injure à l’intelligence humaine.

De quel poids juridique peut peser une telle sortie de la part du ministre des Sports ?
C’est un non événement ! Parce qu’un communiqué d’un ministre des Sports ne peut pas avoir quelque influence que ce soit sur une décision rendue par une autorité judiciaire reconnue par les lois de la République, reconnues par les instances sportives internationales. Pour tout dire, c’est un non événement. Le communiqué du ministre nous renvoi à l’époque des ténèbres. J’ai envie de dire qu’on a l’impression qu’on est là à l’époque du Cro-magnon. Je suis très gêné de parler parce que c’est un acte venant d’une autorité républicaine. Je suis très gêné, mais j’ai quand même envie de dire que cet acte du ministre des Sports révèle que les fonctionnaires qui nous dirigent qui sont loin d’être des hommes politiques. Je dis politique au sens noble du terme. Ces fonctionnaires qui ont pris l’habitude de braquer nos finances publiques, aujourd’hui ils entreprennent de braquer les fondements de notre République. On nous rabat les oreilles tous les jours avec la Can. Nous préparons la Can, mais est ce que le fait de préparer une Can, le fait d’organiser une Can, permet à ceux qui nous dirigent de marcher sur les fondements de notre République ? Je dis non ! Absolument non ! Le Cameroun reste et demeurera à mon avis un Etat de droit, et ce ne sera jamais l’acte d’un ministre surement mal inspiré qui va remettre en cause les fondements de la République. Pour tout dire, J’ai envie de dire en profitant de la parole que vous me donnez, à bas l’incompétent, à bas les détournements des deniers publics, à bas les magouilles ! à bas l’immoralité ! vive le Cameroun pour que vive la République.

Qu’est ce qui va-t-il se passer maintenant selon vous ? C’est quoi la suite ?
La suite est simple. C’est que ceux qui ont été élus dernièrement, aussi bien au niveau des ligues décentralisées qu’au niveau fédéral n’ont aucun pouvoir légitime, aucun pouvoir légal dans la mesure où leur élection a été annulée. Surement qu’ils vont faire le braquage, encouragés ainsi par l’acte du ministre, mais ce n’est que du braquage et mais la légalité restera debout. Le braquage qu’ils sont en train d’opérer ne vivra pas longtemps parce que, qu’on le veuille ou non, la vérité finira toujours par triompher.
Merci professeur Nkou Mvondo pour votre promptitude…
Merci à vous et à ceux qui nous ont écoutés

Par Thierry Ndoh (Sky One Radio)

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