Affaire Kévin Ngassam: Musiciens et footballeurs appellent à sa libération

Choupo Moting et Kareyce Fotso

Ils remettent en cause la décision du juge d’instruction du tribunal de Première instance de Yaoundé centre…

Les cinq personnes interpellées en mi-août ont été placées en détention provisoire à la prison centrale de Yaoundé dans le cadre de l’affaire de fraude aux examens, suite à la fuite des épreuves au baccalauréat de la session 2020. Depuis lors, la toile inondée des réactions tous azimuts venant des artistes et autres footballeurs.

Demandant la libération Kévin Ngassam, élève âgé de 18 ans. Eric-Maxim Choupo Moting, sociétaire de Paris Saint-Germain ne passent pas par quatre chemins pour clamer la libération du condamné. Pour lui, le fait que l’un des présumés fautifs soit écroué à la prison de Kondengui ne résout pas le problème. « Je plaide pour la libération de Kévin, la prison n’est pas la solution pour une telle situation », darde-t-il sur son compte Facebook. En clair, l’attaquant camerounais fait une sorte de plaidoyer pour la libération du jeune homme qui devrait bénéficier des circonstances atténuantes, eu égard à son jeune âge.

Il a d’ailleurs mis la photo de Kévin sur son profil. Dans ce sillage, Michael Ngadeu-Ngadjui, un autre footballeur camerounais n’est pas resté indifférent. « Toute la responsabilité de la fuite des épreuves d’un examen national ne saurait être imputée à un enfant. C’est un acte scandaleux et honteux de voir un jeune qui est le reflet de notre avenir en prison », explique-t-il avec beaucoup d’assurance.

Les artistes musiciens Locko et Kareyce Fotso ne sont en reste. Pour eux il faut libérer Kévin. D’après Locko et Kareyce Fotso, les autorités judiciaires doivent faire preuve de tempérance et de pondération dans ce cas. « nous sommes des humais; des erreurs nous en commettons tous et pour cela, nous méritons d’être tolérant les uns envers les autres. Faisons notre devoir, protégeons les nôtres ». De la sorte, il appelle à une certaine valeur axiologique concernant son cadet qui a commis un délit. Lequel délit peut être excusé car le fautif fait partir de la jeunesse qui est le fer de lance de la nation.

Kareyce Fotso ne fait pas dans la langue de bois pour exhorter que le petit retrouve sa liberté. Elle estime que c’est une situation qui la terrifie amèrement à tel point qu’elle a contracté l’insomnie depuis qu’il est écroué. Et elle déplore aussi les conditions immondes dans lesquelles se trouverait le jeune adolescent. « Quand j’imagine seulement dans quelle condition il dort, comment il passe ses journées en prison, je ne trouve pas le sommeil. Kévin aurait pu être mon fils ». Elle ne manque pas aussi de montrer son chagrin maternelle et son côté affectif.

Arrêtez la comédie !

Elle pense qu’on « aurait dû lui infliger une autre punition ». Elle reconnait par ailleurs qu’il « a commis une erreur et que n’importe quel enfant aurait agit de la sorte ». Mais qu’au lieu de le faire croupir dans les geôles de la prison de Kondengui, on doit plutôt endiguer le mal depuis la racine. Par contre, le chanteur camerounais résidant aux Etats-Unis, Richard Bona dit que tous ceux qui scandent à tout va pour la libération de Kévin font de la comédie. C’est dans une sortie épistolaire effectuée sur son compte Facebook le 6 septembre 2020 que Richard Bona a contre tout attente, légitimez la mise en détention de Gassam Noche Gervais Kevin, l’élève de 18 ans arrêté dans le cadre des fraudes au baccalauréat 2020. «Arrêtez votre comédie», lance-t-il d’emblée.

« Il ne me paraît plus exagéré d’observer votre côté émotif. Senghor l’avait déjà illustré. Tout cela pour toujours faire abstraction à la réflexion. Faites travailler votre matière grise et posez les vraies questions pour éventuellement trouver des réponses adéquates. Il ne suffit pas de crier libérez, libérez. M. Bona dites quelque chose !», poursuit l’artiste non sans énumérer les véritables questions qu’il faut se poser. Richard Bona termine son texte par une anecdote similaire à celle du petit Kevin, et dont il a été victime. «Vous savez un jour un de mes employés laisse sa voiturette en panne dans ma cour. Pourtant il venait de l’acheter d’occase en ligne…2 jours après les flics sonnent chez moi et m’annoncent que cette voiturette garée chez vous avait été volée il y a 3 ans. Oui je suis innocent mais pas tout-à-fait au-devant de la loi…la loi prévoit des sanctions pour celui qui achète, transmet, détient ou dissimule tout objet volé. Et parfois, celui-ci risque la même peine que le voleur. Mon aspiration est et restera toujours juste pour une société juste pour tous. Pour finir, il faut éradiquer cette pratique en punissant et non juste balayer de la main encore une fois».La situation de cet enfant est de davantage décriée sur la toile et dans l’opinion publique.

Dilan KAMNO

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