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Aéroport de Garoua : La piste dangereuse scandalise le Cameroun entier

Aéroport de Garoua

Face aux préparatifs du prochain Hadj, l’état catastrophique de la piste d’atterrissage de l’aéroport international de Garoua suscite l’inquiétude au sommet de l’État. Le palais présidentiel s’est saisi du dossier, mettant sous pression la direction des Aéroports Du Cameroun (ADC), incapable de justifier l’absence de travaux malgré les milliards engagés.

L’urgence d’une réhabilitation avant le pèlerinage des musulmans

La dégradation avancée de la piste d’atterrissage de l’aéroport de Garoua est devenue une véritable épine dans le pied du gouvernement camerounais. Principal point de départ et d’arrivée des pèlerins du Grand Nord pour la Mecque, cette infrastructure essentielle ne peut plus aujourd’hui accueillir les gros porteurs nécessaires au transport des fidèles. Une situation intenable à quelques mois du Hadj, comme l’explique un récent rapport technique qui détaille l’ampleur des dégâts.

Les pilotes sont unanimes : atterrir à Garoua est devenu un exercice périlleux. « C’est comme conduire sur un champ de nids-de-poule à 250 km/h », confie un commandant de bord sous couvert d’anonymat. Des témoignages qui ont fini par remonter jusqu’à Etoudi, où l’on prend très au sérieux ce qui pourrait devenir une catastrophe tant technique que politique.

Le DG des ADC dans le collimateur présidentiel

À la tête des Aéroports Du Cameroun, Owona Assoumou se retrouve aujourd’hui acculé. La présidence lui demande des comptes et les réponses tardent à venir. Comment expliquer qu’en 2021, malgré les sommes colossales investies pour la CAN, la piste de Garoua n’ait pas bénéficié d’une remise aux normes complète ?

La situation financière des ADC n’arrange rien : trésorerie asséchée, fournisseurs impayés, et une gouvernance questionnée jusqu’au plus haut sommet de l’État. « Il règne au sein de cette entreprise une gabegie qui paralyse toute action concrète », nous confie une source proche du dossier. Le spectre d’un scandale financier plane au-dessus de l’aéroport septentrional.

L’enjeu électoral du Grand Nord face aux 20 milliards nécessaires

La dimension politique de ce dossier technique n’échappe à personne. En cette année d’élection présidentielle, mécontenter les populations des trois régions du septentrion serait une erreur stratégique majeure pour le pouvoir en place. Paul Biya en est parfaitement conscient, lui qui a toujours considéré le Grand Nord comme un vivier électoral déterminant.

Mais l’équation financière reste complexe : 20 milliards de francs CFA sont nécessaires pour remettre la piste aux normes internationales. Une somme que les ADC ne possèdent pas, alors même que d’autres projets cruciaux comme la réhabilitation de l’aérogare de Douala stagnent depuis cinq ans, réduits à l’état de maquettes poussiéreuses.

L’horloge tourne pour Owona Assoumou et ses équipes. Alors que les premières rotations pour le Hadj se profilent à l’horizon, le Cameroun retient son souffle. La sécurité des pèlerins dépend désormais d’une course contre la montre que les ADC semblent mal parties pour remporter.

Par Christiane Tamoura Engo pour 237online.com

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