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Cameroun : Jean Mbarga, l’archevêque de Yaoundé dévoile son alliance choquante avec Paul Biya

Mgr Jean Mbarga

Dans un contexte où l’Église camerounaise se divise face au pouvoir en place, l’archevêque de Yaoundé ne cache plus sa proximité avec le régime. Une relation privilégiée qui pourrait lui ouvrir les portes du cardinalat, mais qui suscite de vives tensions au sein de la conférence épiscopale.

L’allié indéfectible du palais d’Etoudi face à la fronde ecclésiastique

Alors que plusieurs évêques camerounais élèvent ouvertement la voix contre une possible candidature de Paul Biya à l’élection présidentielle d’octobre 2025, Jean Mbarga s’est imposé comme le défenseur le plus loyal du chef de l’État au sein de l’Église. Cette position l’a récemment conduit à quitter précipitamment la 48e conférence épiscopale de Buéa, après avoir vivement critiqué ce qu’il qualifie « d’instrumentalisation des homélies » par certains de ses confrères.

Dans une démarche symbolique forte, l’archevêque de 62 ans s’est rendu quelques jours plus tard, le 10 janvier 2025, à la cérémonie de présentation des vœux au président Biya. Devant les caméras, il n’a pas hésité à déclarer que « l’État a toujours offert à l’Église catholique une attention particulière ».

Une ascension ecclésiastique liée aux cercles du pouvoir

Le parcours de Jean Mbarga vers le siège archiépiscopal de Yaoundé témoigne d’une remarquable habileté politique. Ordonné prêtre en 1981, cet homme d’Église d’origine Béti a gravi méthodiquement les échelons : recteur du séminaire de Nkolbisson, économe diocésain, évêque d’Ebolowa-Kribi, avant d’accéder à la tête de l’archidiocèse de la capitale.

Sa nomination en 2014 a d’ailleurs fait l’objet d’intenses tractations. Après le décès inattendu de Joseph Befe Ateba, premier choix du Vatican, Jean Mbarga, soutenu activement par le palais présidentiel d’Etoudi, a finalement obtenu cette prestigieuse fonction. Une nomination qui n’était pas le fruit du hasard.

« Fochivé« , un archevêque à poigne qui divise l’Église camerounaise

Son style de gouvernance sans concession lui a valu le surnom de « Fochivé« , référence au redouté chef de la police politique sous l’ère Ahidjo. Dès sa prise de fonction, Jean Mbarga n’a pas hésité à écarter les proches de son prédécesseur, Victor Tonye Bakot, installant ses propres fidèles aux postes stratégiques.

Particulièrement révélateur de sa personnalité, le bras de fer qu’il mène contre les frères de la communauté Saint-Jean concernant la gestion financière du prestigieux collège Vogt illustre sa détermination à ne tolérer aucune contestation de son autorité.

S’il peut compter sur des soutiens solides comme Ferdinand Ngoh Ngoh, l’influent secrétaire général à la présidence, ou l’évêque Bruno Ateba Edo, Jean Mbarga reste néanmoins contesté au sein de la conférence épiscopale, où des figures comme Barthélemy Yaouda Hourgo ou Samuel Kleda incarnent une Église plus critique envers le pouvoir en place.

Par Alain-Claude Ndom pour 237online.com

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