Adamaoua: Le Rdpc refait bloc malgré l’implosion

Les guerres intestines mises de côté pour la campagne, au moment où la percée d’autres partis se fait inquiétante.

Avant le lancement le 25 janvier dernier de la campagne pour le double scrutin du 09 février prochain, les hauts cadres du Rdpc dans l’Adamaoua étaient déjà sur le terrain les semaines antérieures. Il était question de se réconcilier avec la base militante, à la suite de tonitruantes investitures. «Nous avons réussi à poser les préliminaires sur les conseils et directives avisés des hauts dignitaires de notre parti dans le département, à savoir El Hadj Mohamadou Abbo Ousmanou, le ministre Baba Hamadou… Nous avons visité les huit arrondissements de la Vina.

Aucun village, aucun quartier, aucune sensibilité socioculturelle de nos circonscriptions législatives et communales n’ont été mis de côté. Ainsi, nous avons mis pied dans près de 300 localités, presque cinq fois plus en ce qui concerne les domiciles et les lieux de travail. Nous avons eu des dialogues sérieux et constructifs avec les électeurs et les militants du Rdpc», a déclaré Ali Bachir, président de la section Vina Sud 1B, tête de liste du Rdpc pour les Législatives.

Cette tournée a permis de «guider nos pas sur le chemin d’une prompte réconciliation avec les valeureux militants, qui n’ont pas été retenus sur les listes du Rdpc», indique Ali Bachir. Mais, la campagne a officiellement été lancée le 25 janvier dernier. Et il faut reconquérir les espaces occupées par l’opposition, selon le Rdpc dans la Vina, et même l’Adamaoua. «C’est le moment de donner le coup de grâce aux mensonges, à l’incitation à la haine tribale et la xénophobie, voire à la violence », a clamé Ali Bachir. Car, « les élus sortants de l’opposition sont passé maîtres dans l’art de se servir et de freiner le développement local», a lancé un cadre du Rdpc.

Garrot sur la fracture ethnique

Selon les caciques du Rdpc dans la Vina, «les esprits se sont apaisés après les comportements déviants observées sur les réseaux sociaux après les investitures. Nous avons deux semaines à travailler dans une campagne de proximité, tel qu’a souhaité le comité central», croit savoir Baba Hamadou. Les commissions communales et les commissions de campagne de secteur sont les bras séculiers de la victoire du Rdpc. «A chaque élection locale, la tâche devient difficile. Comme vous le constatez, notre ville et notre département font l’objet de toutes les convoitises. Soyons vigilants ! Nous ne répondons pas aux attaques inutiles», a répondu Baba Hamadou.

Ne pas répondre «aux attaques inutiles» est la résolution qui a longtemps été prise par les élus du Mbéré, à la suite des investitures. Le conflit Gbaya contre Peulhs, Haoussas et autres ethnies du département, a été endigué tant bien que mal. Des hauts cadres du Rdpc ont entrepris de reconnecter la base au sommet du parti, annihilant d’une certaine manière la menace de vote-sanction brandie après les investitures. Les différentes «factions» du Rdpc dans le Mbéré se sont donc senties condamnées à se battre ensemble pour la victoire finale du parti de Paul Biya. «Théophile Baoro est la rampe de reconquête du Rdpc dans l’Adamaoua en 1997, à partir du Mbéré, quand c’était vert partout. Le Rdpc avait alors un député sur 10 dans la région. Toute la région était colorée du vert de l’Undp à l’Assemblée nationale, seul le Mbéré avait un député du parti au pouvoir. Donc, la liste de Baoro aux législatives du 09 février prochain aplanit toutes les divergences», souffle un cadre du Rdpc dans le Mbéré.

D’ailleurs, les conflits internes au parti dans le Mbéré sont connus au niveau régional. Ce n’est donc pas de manière anodine que le patriarche El Hadj Mohamadou Abbo Ousmanou a préféré citer tous les acteurs de premier plan du parti dans le département, question de ne générer aucune frustration. En tout cas, Nana Bouba, Théophile Baoro, Halia Moussa, Yaya Doumba, Denis Koulagna Koutou, le lamido de Meiganga, Serge Doka, Mouctar Hamadama, Harouna, etc., sont tous à pied d’œuvre…

En ce qui concerne le Faro et Déo et le Djérem, le Rdpc s’active à évincer l’opposition, l’Undp notamment, au niveau des communes. Une dynamique qui se veut sans distinction d’ethnie, tout comme cela se fait dans le Mayo-Banyo. Une preuve que les guerres intestines peuvent d’abord être ajournées lorsque les intérêts du parti du flambeau sont en jeu.

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