Can 2015 – Lions indomptables: De l’excellence à la médiocrité

La qualification facile n’était qu’un leurre. En Guinée équatoriale, Volker Finke a manqué d’imagination et ses joueurs ont été moins conquérants.[pagebreak]Ce jeudi 29 janvier, au lendemain de l’élimination des Lions par les Eléphants de Côte d’ivoire de la 30ème édition de la Can, les supporters camerounais n’en reviennent toujours pas. Ils se posent toujours des questions, notamment celle de savoir: «comment une équipe flamboyante pendant les éliminatoires a montré piètre visage de son football en Guinée équatoriale ?» Plusieurs raisons peuvent justifier cela. Les responsabilités sur la mauvaise santé des Lions semblent, pour le moment, très partagées.
Depuis la fin des éliminatoires, la bataille des clans pour contrôler la Fédération camerounaise de football (Fecafoot) a occulté le débat technique. Du coup, Volker Finke n’en fait qu’à sa tête. Influencé par des réseaux mafieux, il n’arrive pas à sélectionner les meilleurs footballeurs camerounais de la planète football.
S’il est admis qu’une sélection nationale doit regorger de ses meilleurs sportifs, les choix du technicien allemand sont très discutables. Le poste de latéral droit a été l’un des maillons faibles des Lions en terre équato-guinéenne. L’habituel latéral gauche en club, Oyongo Bitolo, a depuis été reconverti à droite. Même s’il a marqué face au Mali, il s’est montré peu rassurant sur le plan défensif. Remplacé par Gérôme Guihota, le défenseur central de Valenciennes, ce dernier n’a guère fait mieux face à la Côte d’ivoire. Comme nous l’avions démontré dans Mutations de mardi dernier, le faible latéral droit de métier, Cédric Djengoué, n’était pas dans l’effectif pour jouer.

Allan Nyom
Comment Volker Finke a-t-il fait pour se priver d’Allan Nyom, l’un des rares latéraux droits camerounais de niveau international? Suite à sa non titularisation au début du Mondial brésilien, le joueur de Grenada s’était violement offusqué envers Finke. Peu psychologue, le technicien allemand s’est depuis montré rancunier à son égard.
Il est évident que la phase qualificative est toujours différente de la phase finale, qui est d’un cran au-dessus. Pour une compétition de l’envergure de le Can, il aurait fallu renforcer son équipe, en joueurs expérimentés. Or, la Fédération s’est cachée derrière l’argument d’une reconstruction «saine» pour limiter les choix du sélectionneur. Il a notamment été interdit à Volker Finke de convoquer le capitaine de West-Ham: Song Bilong, 27 ans, l’un des meilleurs joueurs du monde à son poste de milieu défensif.
Le défenseur central de Galatasaray en Turquie Aurélien Chedjou, lui aussi banni après le Mondial, n’a été convoqué qu’à la suite de l’accident de Nlaté Ekongolo, un joueur de la réserve de Marseille, qui évolue en CFA 2, l’équivalent ailleurs de la cinquième division!
Psychorigide, le technicien allemand est resté sourd à l’appel des supportes des Lions qui souhaitaient voir leur équipe être renforcée par les binationaux, tels: Ntep de Madiba (Rennes), Umtiti (Lyon), Bayebeck (PSG), Nkoudou (Nantes), Embolo (Fc Bâle), etc.
Faut-il le rappeler, l’équipe d’Algérie est constituée en majorité de joueurs nés en France. La Fédération, en envoyant à deux reprises ses [«fonctionnaires»] convaincre les binationaux, a donné la preuve aux joueurs que chez nous les choses se passent à l’envers. Il ne revient qu’au sélectionneur, et à lui seul, d’essayer de persuader les binationaux!

Contexte
Pendant les éliminatoires, profitant de l’effet de surprise, le Cameroun a dominé la Rdc (2-0), à Lubumbashi. Puis face à une équipe de Côte d’ivoire, encore traumatisée de son élimination en Coupe du monde, le Cameroun a su saisir sa chance à fond. Ce jour-là, toute l’équipe a joué à son meilleur niveau, avec un Aboubakar et surtout Clinton Njié, étincelants.
A Malabo, le premier cité, à l’image de plusieurs autres, a paru en petite forme et le second a été, contre toute attente, ignoré par le coach. Seulement 24 minutes disputées sur 270 minutes de jeu pour l’ensemble des trois matches du Cameroun. Très mince, pour celui qui apparaissait avant le début de cette 30ème Can comme le détonateur des Lions.
Sur le strict plan tactique, à Malabo, Volker Finke a aligné son onze type dans un 4-3-3 (à une ou deux variables près). En espérant que ça passe. La ficelle était malheureusement trop grosse. Avec un banc de touche très faible, il n’a jamais eu des bonnes solutions de rechange. Sans génie (hormis quelques arrêts spectaculaires de Fabrice Ondoa), sans essayer, sans inventer. Le Cameroun est sorti avec la terrible impression de ne pas savoir pourquoi. Sans question et donc sans réponse. Sans regrets véritables. Il a pourtant fait ce qu’il savait faire, ce qu’il a fait durant les éliminatoires. Ce qui a marché jusque-là. Sauf qu’à Malabo, il s’agissait d’une autre compétition, dans un autre contexte. Ce n’est pas la première fois que Volker Finke échoue de cette manière: seul face à ses propres limites.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *