Viviane Ntouck : « Je n’envisage pas faire autre chose que vendre des mets de pistache»

Viviane Ntouck

La jeune femme cumule environ une vingtaine d’années dans la vente des mets de pistache. Elle déclare trouver son compte dans ce commerce.

Il ne se passe une journée sans qu’elle ne sillonne les différentes structures de la Rue Ceper. Dès la troisième heure de l’après-midi, les fidèles clients attendent Viviane Ntouck. C’est la vendeuse de mets de pistaches. Plateau bien chargé sur la tête, elle salue poliment ses clients, traine le pas dans l’espoir de recevoir les commandes. Si c’est le cas, elle s’enquiert des précisions de la commande et veille à les satisfaire. Bientôt vingt ans que ça dure.

2002, Viviane Ntouck est installée à Yaoundé. La femme est sans activité. Sa tante se propose de lui apprendre à faire des mets de pistache afin de les commercialiser. « Elle m’a fait comprendre qu’il n’est pas bon pour une femme de dépendre essentiellement d’un homme. Elle m’a transmise toutes les astuces pour faire des mets succulents », confie la femme avec reconnaissance. Face à la proposition, elle se lance dans cette activité. Elle commence la vente au quartier Manguiers où elle réside à cette période. Suite à son déménagement au quartier Madagascar, elle y déporte son activité. Celle-ci n’est cependant pas rentable. « Au début, je n’avais pas assez de clients », regrette-t-elle. Mais, la commerçante ne se décourage pas. Elle explore d’autres sites de vente : marché de Mokolo, poste centrale ensuite le Carrefour Intendance, la Rue Ceper. Grâce à sa persévérance, elle se fait de la clientèle. « Je la connais depuis des années. Elle est propre et gentille. J’ai pris son numéro de téléphone. Lorsqu’elle tarde, je l’appelle. Elle sait comment fidéliser les clients », témoigne un client de Viviane Ntouck.

En moyenne 25 000 Fcfa par jour

« Aujourd’hui, je reçois de multiples commandes. On m’appelle pour des livraisons dans les domiciles et des structures. Je livre au camp militaire, à l’agence de voyage Touristique, à la Communauté urbaine, à la Police judiciaire », informe Viviane Ntouck. La recette journalière de la vendeuse de mets de pistache s’élève à 25 000 Fcfa. Elle attache des mets de diverses grosseurs. Les prix vont de 200 à 500 Fcfa. Ils sont accompagnés de bâtons de manioc ou de tubercule de manioc. Mère de deux enfants, ce petit commerce permet à Viviane Ntouck de subvenir aux besoins de sa progéniture. En plus, elle a pris en charge les deux enfants de sa sœur ainée. « Avec cette activité, je paie la scolarité de mes quatre enfants, le loyer, la nutrition et les autres besoins », explique-t-elle. Ses revenus lui permettent également de faire des cotisations qui vont jusqu’à 30 000 Fcfa chaque semaine.

D’un air jovial, Viviane Ntouck confie qu’elle est satisfaite de son activité : « Je ne me vois pas en train de faire autre chose que ce commerce ». Elle ne s’arrête pas sur l’effort physique qu’impose l’activité. « La marche à pieds n’est pas un souci pour moi. Je me suis engagée à le faire et je ne me plains pas », souligne-t-elle joignant sa déclaration de la gestuelle. La trentenaire doit se lever tôt. Elle se rend au marché dès 6 heures du matin pour acheter les ingrédients et procéder à la cuisson des mets de pistache. Elle peut compter sur ses enfants qui l’aident pendant les vacances à commercialiser ses mets. Le principal obstacle reste la concurrence accrue pendant les vacances. Plusieurs élèves se lancent dans le commerce.

Cécile Ambatinda

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