Cameroun:. Paul Biya reconduit Fonkam Azu'u et Cie

Les décrets portant renouvellement du mandat de certains membres d??Elecam, et celui portant nomination d??un membre de la même institution, signés par le chef de l??Etat le 30 décembre 2012 n??ont été rendus publics que hier, mardi 8 janvier 2012. Amadou Gouroudja pour remplacer Pauline Biyong.L??affaire a fait les choux gras de la presse camerounaise depuis quelques semaines. Des experts sur des questions électorales ont estimé que les actes posés par Samuel Fonkam Azu??u, le président du conseil électoral d??Elections cameroon 

(Elecam) sont illégitimes et illégaux, dès lors que son mandat de 4 ans avait expiré depuis le 30 décembre 2012. Idem pour les 10 autres membres de la même institution. Mais les dénonciations n??ont pas pu ébranler le chef de l??Etat qui est resté de marbre jusqu??à ce 8 janvier 2013, date à laquelle la Crtv au cours de son journal parlé de 17heures, a rendu publics les textes présidentiels. Alors que bon nombre des membres du conseil électoral se trouvent sur le terrain pour une campagne nationale de sensibilisation sur les inscriptions sur les listes électorales biométriques, selon nos sources, Paul Biya sort de sa réserve.
Par deux décrets, il reconduit 11 membres de l??organe en charge des questions électorales dans notre pays, et nomme Amadou Gouroudja pour remplacer Pauline Biyong, débarquée de son poste quelques mois seulement après sa prestation de serment, pour sa proximité avérée avec le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc). Ces membres sont reconduits pour un autre bail de 4 ans. A l??observation, les décrets du chef de l??Etat ont été signés le 30 décembre 2012, selon la présentatrice de la Crtv ??radio. Il a fallu huit autres jours pour qu??ils soient publiés. Or, on sait que les décrets et autres décisions du président de la République, revêtent généralement les mentions «le présent décret sera inséré au journal officiel, selon la procédure d??urgence, en français et en anglais». Pour le cas d??espèce, cette «procédure d??urgence » a-t-elle été respectée ?
Mandats forclos
A l??analyse difficile de répondre par l??affirmative surtout qu??il a fallu huit bons jours, soit 192 heures, pour que la publicité autour du mandat renouvelé des membres du conseil d??Elecam soit faite. En outre, les actes de Paul Biya lus au moment où, son épouse et ses plus proches collaborateurs effectuent un cours séjour privé en Europe ont été pris un dimanche, jour férié précédant le pont du lundi 31 décembre 2012 et d??un autre jour férié consacré au nouvel an. Traduction, pendant ces jours fériés et chômés, Paul Biya est supposé avoir travaillé. Ce qui du reste n??est pas un délit !
A l??évidence, depuis que la presse nationale observe que les mandats des membres d??Elecam sont forclos, les thuriféraires du régime de Yaoundé, si souvent prompts à voler au secours de leur «créateur », et en première ligne, Issa Tchiroma, porte-parole du gouvernement autoproclamé, n??ont pas levé le petit doigt pour indiquer, même sous cape, que des textes avaient été pris pour mettre fin à cette illégalité et illégitimité longtemps décriées. Ont-ils subitement perdu l??usage de la parole et des tribunes ? Pas si sûr ! Exempté Elecam, le mandat des membres de la Commission nationale anti-corruption (Conac) est forclos depuis des lustres. La Conac, qui a d??ailleurs, reçu le coup de chapeau du président de la République dans son adresse à la nation le 31 décembre 2012. Qui l??eût cru !

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