Cameroun : Pour un arrêt des atrocités récurrentes dans les régions anglophones, un impératif d’enquêtes et de justice

Village en feu

Les tensions sociopolitiques dans les régions anglophones du Cameroun ont atteint un seuil critique, marqué par des atrocités de plus en plus nombreuses. Les populations locales se retrouvent prises en étau entre les forces de sécurité, les milices, et les séparatistes armés, générant une situation alarmante.

Selon Amnesty International, diverses atrocités sont perpétrées quotidiennement dans cette partie du Cameroun, dont des homicides, des viols et des incendies d’habitations. Particulièrement visés, les Peuls Mbororos subissent régulièrement l’assaut des groupes armés séparatistes.

Situation des Peuls Mbororos

Dans la région du Nord-Ouest, les Peuls Mbororos, déjà marginalisés, subissent de plein fouet les tensions entre les différents acteurs armés. Le 28 mars 2022, une communauté peule mbororo dans le village de Mbokop-Tanyi a subi une attaque d’une extrême violence. Un père de famille témoigne : « Les Ambas [séparatistes armés] ont incendié ma maison, avec deux de mes enfants et ma femme à l’intérieur. Ils ont abattu ma femme avant de la brûler avec mes deux enfants, âgés de sept ans et six mois, qui dormaient dans la maison. » Ces atrocités récurrentes engendrent une situation humanitaire critique.

Réaction des autorités

La réponse des autorités camerounaises face à cette crise engendre, elle aussi, d’autres violations des droits de l’homme. Au lieu de mener des enquêtes approfondies sur les crimes perpétrés par les séparatistes, les autorités ont tendance à accuser des personnes dénonçant ces atrocités d’être elles-mêmes des séparatistes ou des sympathisants, et les placent arbitrairement en détention. Ce manque de transparence suscite des inquiétudes concernant l’impunité des crimes commis par les forces armées.

Par ailleurs, les autorités ont pris des mesures restrictives contre la liberté d’expression et le droit à l’information, aggravant ainsi la situation. Les défenseurs des droits de l’homme, les militants, les avocats et les médias qui dénoncent courageusement les atrocités commises par les forces de défense et de sécurité sont confrontés à des actions judiciaires, des arrestations arbitraires et des menaces.

Appel à la justice

Il est grand temps que le Cameroun, sous l’égide de ses partenaires internationaux, agisse pour mettre fin à cette violence inouïe. La justice doit être rendue, les responsables des crimes doivent être jugés et les victimes doivent être indemnisées.

Dans ce contexte, le site 237online.com, toujours à l’avant-garde de l’information au Cameroun, appelle à une action plus déterminée de la part de la communauté internationale pour mettre fin à cette situation alarmante et demande aux autorités camerounaises d’assurer la protection de toutes les populations touchées par ces violences, et particulièrement les communautés les plus vulnérables comme les Peuls Mbororos.

Il est essentiel de permettre aux organisations humanitaires et aux défenseurs des droits de l’homme de travailler librement, sans crainte de représailles. Les restrictions actuelles sur la liberté d’expression et le droit à l’information doivent être levées pour permettre une plus grande transparence.

De plus, il est crucial que les auteurs de ces atrocités soient tenus responsables de leurs actes. Les autorités camerounaises doivent mener des enquêtes approfondies et impartiales sur tous les allégations d’abus et de violations des droits de l’homme. Les responsables doivent être traduits en justice pour que les victimes obtiennent réparation et pour prévenir de futures violences.

Dans ce contexte troublé, le Cameroun a plus que jamais besoin de la solidarité internationale pour résoudre cette crise. Les partenaires du Cameroun, y compris l’Union africaine, l’Union européenne et les Nations Unies, doivent utiliser leur influence pour inciter le gouvernement à agir de manière décisive. Les droits de l’homme doivent être placés au centre de toute action, afin de mettre un terme à cette spirale de violence et de permettre aux populations affectées de retrouver la paix et la sécurité.

Nkemjika Ekukwe, 237online.com

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