Ce qui aurait pu être une opération manquée est désormais une bouffée d’oxygène pour des PME asphyxiées par l’inflation galopante et la baisse de production. Depuis le rachat de Guinness par la SABC, la participation des PME a augmenté de 3%, leur permettant de maintenir leurs effectifs et de payer régulièrement les salaires. Les PME locales se bousculent pour gagner des parts de marché.
Le gouvernement semblait hésitant lors de l’annonce des négociations sur le rachat de Guinness par la SABC, beaucoup craignant une concurrence déloyale et une baisse des recettes fiscales. C’est tout le contraire, car selon certains chefs d’entreprise, tous les engagements pris par les brasseries ont été respectés. Des chantiers sont en cours avec leurs effets multiplicateurs sur la croissance dans les principales villes du pays : Douala, Yaoundé, Bafoussam et Garoua. Tout cela sous la surveillance du ministre du Commerce qui veille au grain. En effet, face aux députés le 23 juin 2023, le ministre du Commerce rassurait le peuple camerounais sur son engagement à veiller, en parfaite intelligence avec la commission de la CEMAC, au strict respect des engagements pris par la SABC, notamment les investissements prévus dans l’outil de production, l’expansion et l’amélioration du réseau de distribution, la préservation et la création d’emplois, etc. Un an après le rachat, le constat est satisfaisant.
Extension des usines à Yaoundé, Bafoussam et Garoua
Un an jour pour jour après le rachat de Guinness par la SABC, c’est déjà près de 45 milliards de FCFA d’investissements du groupe : extension des usines hors de Douala pour la production des produits Guinness, avec des travaux en cours à Yaoundé, Garoua et Bafoussam. C’est plus de 500 nouveaux emplois créés, selon une source aux brasseries. Le groupe SABC construit une ligne d’embouteillage de 35 000 bouteilles par heure.
Réhabilitation de l’usine Guinness de Douala
En prévision de l’augmentation de la demande en bouteilles et casiers de GCSA, le four n°1 de la SOCAVER a été réhabilité après plusieurs années à l’arrêt, pour un coût de 4 milliards de FCFA. Des achats de 23 millions de bouteilles Guinness, d’un montant de 4,8 milliards de FCFA, ont été effectués sur la période allant de juin 2023 à février 2024.
Augmentation des recettes fiscales
Dès l’annonce du rachat par la SABC, certains économistes redoutaient une baisse des recettes fiscales, argument avancé par les opposants à l’opération. Celle-ci a en réalité permis à l’État du Cameroun d’engranger plus de 51 milliards de FCFA d’impôts, soit 14,5 milliards de FCFA de droits d’enregistrement du contrat de cession payés par Castel, 36,3 milliards de FCFA d’impôt sur la plus-value et 37,4 millions de droits d’enregistrement liés notamment au transfert d’actions GCSA détenues par les actionnaires minoritaires, payés par Diageo.
Politique d’import-substitution
Forte contribution des prestataires locaux, la participation des entreprises locales fournisseurs a augmenté de 3%. Malgré les ravages de la chenille légionnaire, les attaques des oiseaux granivores et la destruction des plantations de sorgho par des pachydermes, la SABC poursuit son programme visant à encadrer les paysans et cultivateurs dans la production de sorgho.
La mise en service optimale du four n°1 de la SOCAVER, pour un coût de travaux de 4 milliards de FCFA, favorise le retour en production des jus en bouteilles de verre. Révélée depuis le 3 février, la nouvelle gamme de boissons gazeuses de la marque Top, conditionnées dans des emballages en verre consigné de 50 cl, est désormais commercialisable.
Stéphane Descazeaud, Directeur Général de la SABC, déclare : « À l’heure où le monde croule sous les déchets plastiques, et où les pays riches optent pour des politiques zéro plastique, Boissons du Cameroun a choisi d’anticiper et de se lancer dans la bataille du verre, afin de rendre notre monde plus écologique, plus beau, c’est cela être un leader ! Notre objectif est ambitieux : contribuer à créer un monde plus « vert » en remplaçant les bouteilles en PET (plastique, NDLR) dans les bars par le verre. Ce ne sera pas facile et il nous faudra lutter contre la concurrence, mais il faut que nous soyons déterminés, c’est notre raison d’être, c’est notre vision ! »
