Cameroun – Salles de cinéma: c’est maintenant qu’il faut investir

Les rendez-vous familiaux ou entre amis devant un bon film manquent aux Camerounais depuis la fermeture des lieux de projection.
L’espoir viendrait-il du Groupe Bolloré ? Le rêve de regarder un film devant un écran géant, bien calé dans un fauteuil moelleux est peut-être à nouveau permis pour les cinéphiles. 237online.com La construction prochaine de trois salles de cinéma était le point essentiel du projet culturel que Vincent Bolloré, président directeur général (PDG) du Groupe éponyme, a présenté lors de sa rencontre le 6 avril dernier avec le chef de l’Etat. 237online.com La réalisation de cette promesse est attendue dans les faits, mais pour l’heure, il est réjouissant d’envisager les bienfaits de cette éventuelle résurrection du cinéma sur grand écran au Cameroun, que ce soit pour les consommateurs de films, les cinéastes, les distributeurs, entre autres entités touchées par le développement du 7e art. Les cinéphiles, premiers concernés par le volet loisir qu’implique une salle de cinéma, retrouveraient le plaisir de s’y rendre en famille, au gré d’un rendez-vous galant ou entre amis ; les acteurs, réalisateurs… auraient de nouveau un espace de promotion et de diffusion de leurs œuvres ; quand les entrepreneurs recouvriraient leurs bénéfices en rentrant dans leurs frais grâce aux recettes. Si le cinéma vit à l’occasion d’événements ponctuels comme les Ecrans Noirs ou de projections à la Salle Sita Bella de Yaoundé, dans les Instituts français et autres espaces, les ambitions suscitées par les salles Bolloré sont à laisser pourtant au conditionnel, car de nombreuses raisons auxquelles des solutions n’ont pas été véritablement apportées, avaient conduit à la situation actuelle de sevrage. Triste retour dans le passé. En janvier 2009, la fermeture de l’ABBIA à Yaoundé et du Wouri à Douala, a assené un coup de marteau aux cinéphiles. On a parlé alors d’interruption temporaire, jusqu’à ce que la réalité se révèle brutale : le Cameroun n’a plus aucune salle de cinéma. Cause principale évoquée à l’époque : un problème général de loyers impayés. Des arriérés accumulés pendant des mois par la Société Ciné News Distribution, exploitant indépendant de l’ABBIA, du Wouri et de l’Empire à Bafoussam, avaient poussé le Groupe Fotso, propriétaire desdites salles, à mettre la clé sous le paillasson. Interrogés à l’époque par, les célèbres cinéastes Bassek Ba Kobhio et Arthur Si Bita, ont condamné, pour le cas particulier de l’ABBIA, un manque de réalisme des dirigeants qui avaient préféré conserver ses 1500 places, au lieu de les séquencer (en y créant trois salles de 500 places, par exemple), comme l’ont fait certains pays pour sauver leurs salles. La piraterie s’avère un autre souci majeur. Entre les dernières sorties disponibles en « avant-première » à domicile grâce à un DVD de 1000 F et une place achetée à 1500 F, le choix est vite fait. Enfin, la production locale de films de qualité, ainsi que la distribution faite en général par des « major companies » comme COMACICO et SOCICA, ont fait défaut. A corriger à l’avenir.

Monica NKODO

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