Cameroun – Accord entre le gouvernement et Boko Haram: Libération finalisée de Mme Ali, du Lamido de Kolofata et des otages chinois





Selon des sources issues des pénates de la Présidence de la République, le troc devant permettre au gouvernement camerounais d’obtenir la libération par la secte islamiste ou milices agissant comme telles des onze otages chinois et de l’épouse du vice-premier ministre Amadou Ali devrait avoir lieu en toute discrétion ce vendredi 10 octobre 2014.[pagebreak]Cela ne fait plus l’ombre d’aucun doute, le gouvernement camerounais a finalisé les négociations visant la libération des onze otages chinois, le Lamido de Kolofata et de Mme Amadou Ali. Selon les confidences des pénates de la présidence de la République, la libération devrait avoir lieu ce vendredi sinon au courant ce week-end. Après l’effet de pétard mouillé qu’avait eu l’annonce de la libération des 11 otages chinois faite entre la fin du mois de juin et le début du mois de juillet dernier par certains de nos confrères, cette fois serait la bonne.

Car contrairement à l’opération de la mi-juillet, tous les réglages ont été faits et l’accord a été conclu entre le gouvernement camerounais et la secte islamiste Boko Haram. Il ne reste plus que de procéder au troc comme l’exige les usages. Le gouvernement camerounais veut rester très discret sur l’opération comme lors des deux précédentes. Celles qui avaient permis la libération de la famille Moulin-Fournier et du prêtre français Vanderbosch. La stratégie du gouvernement porte sur sa volonté de garder secrètes les conditions de la transaction.
Notamment ne pas laisser prospérer qu’il y aurait eu une éventuelle rançon versée pour ne pas choquer les contribuables camerounais et surtout le gouvernement nigérian qui ne cesse de s’offusquer de ces fortes rançons qui finissent par servir à ce mouvement terroriste d’effort de guerre. Seulement qu’on le veuille ou non les interrogations à l’issue d’une telle opération sont :

Y a-t-il eu rançon ?
Si oui quel en a été le montant ?
Et la grande énigme est de savoir où est-ce que ces otages sont exactement maintenus en captativité ? Est-ce en terre camerounaise ou alors véritablement en terre nigériane ?
Tant il est vrai que le débat enfle sur la nature réelle du mouvement qui sévit dans la région du Grand-Nord et plus précisément dans la région de l’Extrême-Nord. Même au sein de la classe politique, pis encore au sein du parti au pouvoir, il y a eu très récemment les invectives entre certaines élites de la partie méridionale du pays et ceux du Grand-Nord. Ces derniers étaient mis à l’index d’entretenir un mouvement parallèle sous le couvert de Boko Haram. Des sorties qui avaient frisé à une «rwandadisation» du Cameroun.
Heureusement, la suite des événements a permis d’apaiser les tensions et de ramener les uns et les autres à de meilleurs sentiments sans pour autant altérer toutes les suspicions. Surtout que certains observateurs continuent y voir une excroissance du phénomène des coupeurs de route, un banditisme armé qui était soutenu et entretenu par certaines autorités traditionnelles, qui a été combattu avec la dernière énergie par l’armée camerounaise jusqu’à sa quasi-éradication. Mais sur la question de la rançon, Nicolas Sarkozy alors président de la République Française affirmait que «la France ne paie aucune rançon, mais elle a la chance que certains gouvernements la paie pour la libération des otages français».

On peut aisément en déduire que le Cameroun est de ces pays là. Lors des précédentes négociations entamées au mois de juin 2014 dans le but d’obtenir la libération des 10 Chinois enlevés un mois plus tôt, dans la nuit du 16 au 17 mai à Waza, faisant un mort au sein des éléments de nos forces armées, l’opération avait échoué pour des raisons non élucidées. Notre confrère de «L’Oeil du Sahel», le journal régional du septentrion avait donné comme raison le calendrier du Chef de l’Etat Paul Biya qui l’annonçait au sommet de Malabo.
Conséquence, le Secrétaire général de la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh qui avait déjà pris ses quartiers à Maroua, le chef-lieu de la région de l’Extrême- Nord avait du interrompre l’opération. Une autre raison avait été le lieu convenu par les parties pour la restitution des otages. Malheureusement en saison des pluies, ce lieu était inaccessible. Pour ce qui est du lieu de captivité, des informations concordantes font état de ce que les dix Chinois enlevés alors que des Chefs d’Etats africains (Nigérian et des pays voisins) étaient en plein sommet d’urgence en France pour mutualiser les stratégies de riposte, étaient passés dans le village Kalangoubdo, situé à 17 km environ de Waza. Et en croire le Sultan de Kobro Blangoua, Brahim Menoumour, qui est défenseur des Droits de l’Homme dans la région, tous les otages sont maintenus à Gambarou Ngala au Nigéria.

Négociations délicates
Pour ce qui des otages de l’attaque de Kolofata du 27 juillet, qui avait couté la vie à plusieurs proches du vice-premier ministre Amadou Ali, l’enlèvement de l’épouse et du Lamido de Kolofatah, une semaine après des rumeurs relayé par la presse internationale et nationale avaient annoncé la libération de Mme Amadou Ali et du Lamido. Avant de subir un sanglant démenti. Même s’il se susurre que le gouvernement avait déjà versé la moitié de la rançon. Mais cette fois, on sait que l’équipe gagnante qui a conduit toutes les trois précédentes négociations avec succès est à pied d’oeuvre de puis les différents enlèvements.

Elle s’appuie sur l’honorable Abba Malla, homme dont la crédibilité aux yeux des ravisseurs ne fait plus de doute, puisque ces derniers aurait fini par lui imposer au gouvernement camerounais comme leur interlocuteur favori. Un rôle qui a été la source de toutes les polémiques le rôle trouble des élites du Grand-Nord. Qu’à cela ne tienne, il est indiscutable qu’il a gagné la confiance du Secrétaire général de la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh. C’est d’ailleurs dans sa résidence de Djemakiya, non loin du poste de péage de Mémé, que ce le quartier général des négociations est installé à chacune de ses «opération» hautement délicates dans l’Extrême-Nord. Autres confidences, la transaction devrait s’opérer vers Banki (Limani), le village frontière entre l’Etat de Borno et le département du Mayo-Sava.

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