Les images ont fait le tour des réseaux sociaux camerounais le week-end dernier, provoquant consternation et indignation. On y voit la ministre de l’Habitat, Célestine Courtes, vertement tancer des habitants de Maroua venus l’accueillir lors d’une visite officielle.
« Il n’y avait rien ici avant, que du sable et de la poussière ! » aurait-elle lancé à la cantonade. Des propos jugés humiliants par de nombreux internautes, qui n’ont pas manqué de le faire savoir.
Mais au-delà de l’indignation sur la toile, la séquence vidéo a également déclenché une vive colère dans le Nord du pays. Un courroux qui se cristallise ces derniers jours autour d’une lettre ouverte très virulente adressée à la ministre par un certain Hamadou Habibou.
« Vous avez osé et nous allons vous répondre »
Dans ce texte consulté par 237online.com, l’auteur rappelle d’emblée à Mme Courtes qu' »au Nord, le respect est transmis par le sang » et « rattaché à nos traditions ».
Fustigeant le « mépris » dont aurait fait preuve la ministre face à la population de Maroua, M. Habibou lui enjoint vertement de « revenir à la raison ».
« Vous nous matez et nous empêchez de pleurer ? C’est donc ça votre mission à la tête du MINDUH ? », interroge-t-il, avant de mettre en cause avec virulence la gestion de la ministre.
« Brillant par l’échec«
Évoquant le projet de réhabilitation des routes de Maroua financé par l’AFD, l’auteur accuse Mme Courtes de possibles « détournements de fonds » et lui rappelle que les Nordistes ont « le droit de tout savoir » sur ces travaux.
Sommant la ministre de « refouler cette condescendance » et menaçant de ne « pas [se] laisser faire », Hamadou Habibou conclut en des termes peu amènes :
« Faites votre travail (…) ou passer l’éponge à une autre personne en déposant votre démission. Je ne voudrais pas ici rappeler à quel point vous brillez par l’échec ».
Vers un incident diplomatique ?
Reste maintenant à savoir si cette diatribe aura des répercussions politiques. La ministre va-t-elle saisir l’occasion pour présenter ses excuses et apaiser les tensions ? Ou au contraire durcir le ton face aux attaques ?
Difficile à ce stade de prédire l’issue de cette polémique naissante. Mais nul doute que les populations du Grand Nord suivront la suite des événements de très près !
