Maladies rénales: Le Cameroun compte de plus en plus de malades

Dialysé camerounais

L’on dénombre à ce jour plus de 500 malades hémodialysés au Cameroun. L’hôpital général de Yaoundé compte à lui seul 180 patients.
Les centres d’hémodialyse restent insuffisants et la prise en charge onéreuse. 237online.com Le monde et le Cameroun ont commémoré le 10 mars 2016, la Journée mondiale du rein, pour avertir la population de la planète sur la prévention des maladies rénales, qui, en leur majorité ont une évolution silencieuse et ne sont découverte que par des consultations périodiques. Pour cette année 2016, le thème retenu était : «Les maladies rénales et les enfants. Agir tôt pour prévenir». Une prévention nécessaire car selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) un adulte sur dix souffre d’une affection rénale, soit près de 600 millions de personnes dans le monde. L’OMS prévoit une augmentation de la prévalence de la maladie rénale chronique de 17% dans les 10 ans à venir. C’est le cas au Cameroun où les maladies liées à cet organe précieux et indispensable pour l’homme sont en augmentation. Dans une interview accordée au site d’information www.237online.com le Dr Fouda Hermine en service à l’hôpital général de Yaoundé affirme «si on prend les études qui ont été faites dans plusieurs pays européens et aux Etats unis, on retrouve qu’en moyenne 10% de la population de ces pays était concernée par les maladies rénales chroniques. Si on transpose ce chiffre au Cameroun cela fait près de deux millions de personnes touchées ». Le rein est un organe du corps humain et de nombreux animaux. Il a de multiples fonctions : hormonales, régulation de la tension, élimination des toxines (avec le foie et le poumon). Il assure, par filtration et excrétion d’urine, l’équilibre hydro électrolytique (homéostasie) du sang et de l’organisme en général. C’est un organe vital. Les êtres humains possèdent deux reins, mais il est possible de vivre avec un seul rein.

Maladies silencieuses, prise en charge coûteuse
Pour le Dr Fouda, les signes avant-coureurs ne sont pas évident à déterminer «Malheureusement les manifestations n’apparaissent que très tardivement, quand il vous reste 20% à 30% de vos reins qui fonctionnent. Pendant que vous perdez les 70%, le rein n’est pas très souvent parlant. Il y a quand même les signes avant-coureurs. Si un jeune a par exemple une hypertension artérielle avant 40 ans, ce n’est pas anodin. Si vous avez des œdèmes, c’est-à-dire le corps qui gonfle, les paupières par exemple, et si à votre réveil le matin vous avez les yeux qui ont tendance à gonfler, ça peut aussi être un problème en rapport avec le rein. Si vous n’urinez pas beaucoup, c’est peut-être une alerte que le rein ne fonctionne pas bien. Ou au contraire, vous urinez de manière très importante, c’est vrai que ça peut être un diabète, tout comme ça peut être le signe que le rein est malade.»
L’on observe dans de nombreux hôpitaux et centres de santé des unités de dépistages et de sensibilisation sur ces maladies. La principale maladie liée à cet organe épurateur est l’insuffisance rénale. Cette pathologie peut être définie comme une diminution des fonctions rénales. «Avant de parler de l’insuffisance rénale chronique, il y a ce qu’on appelle la maladie rénale chronique. On peut avoir les problèmes avec les reins sans avoir l’insuffisance rénale. Mais si ces anomalies ne sont pas traitées, elles vont évoluer vers une insuffisance rénale chronique terminale où vous aurez recours à la dialyse.» Indique le Dr Fouda. Les différents centres d’hémodialyse au Cameroun se localisent à Yaoundé, Buea, Bamenda, Bertoua, Ebolowa, Garoua, puis récemment Bafoussam. «La dialyse doit être faite toute la vie. La séance coûte 5000 FCFA. Avant que la subvention n’existe, elle coûtait entre 50.000 FCFA et 60.000 FCFA. Il n’y a pas que la dialyse comme dépenses. Il y a les médicaments qu’il faut continuer à acheter. Les malades sont régulièrement anémiés. Ils doivent en moyenne utiliser deux poches de sang par mois. Il y a les médicaments qu’il faut continuer à prendre. Ce qui augmente les dépenses». Pour éviter ce tueur silencieux il est donc nécessaire de se dépister régulièrement et avoir une alimentation saine et équilibrée.

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