Guy Tanonkou: « Le gouvernement doit allez plus loin contre le Covid-19 »

Guy Tanonkou

Président de l’Institut Européen de la Diaspora Camerounaise pour le Développement (Ieddc), au Grand-duché du Luxembourg, il expose sa stratégie pour une gestion efficace de la crise sanitaire.

Comment est née votre plateforme et quels en sont les objectifs ?

L’Institut Européen de la Diaspora Camerounaise pour le Développement (Ieddc) est une organisation de la diaspora camerounaise créée en décembre 2019. Elle a son siège social au Grand-duché de Luxembourg (Europe) et est dirigé par un conseil de gouvernance et un conseil scientifique. Elle s’inscrit comme une plateforme de compétences et d’expertises pour aider le Cameroun dans sa vision de développement à long terme tout en œuvrant à préserver la paix sociale et promouvoir le vivre-ensemble en relation avec le contexte actuel politique et social. L’Ieddc a été créée dans le but de contribuer à la mise en œuvre de la politique nationale de développement scientifique, technique et technologique, contribuer à l’intensification de la coopération avec les opérateurs économiques et les organisations internationales, intégrer l’expertise de la diaspora camerounaise au sein de la vision du gouvernement. Les objectifs fondateurs de l’Institut sont : faire de la diaspora camerounaise un acteur majeur dans les processus de développement au Cameroun, faire des recommandations auprès des institutions européennes dans le cadre des différents partenariats entre l’Union Européenne et le Cameroun, transférer les compétences de la diaspora camerounaise sur les thématiques de développement visant l’amélioration des conditions de vie des populations, promouvoir l’excellence scientifique et technologique de la diaspora camerounaise en Europe. Notre institution se propose de contribuer au développement et au renforcement des synergies entre les différents acteurs de promotion de la paix et d’un développement durable au Cameroun.

Quel est votre plan de lutte contre le Covid-19 pour le Cameroun?

Au début de cette crise au Cameroun, nous avons mené une réflexion au sein de notre Institut afin d’apporter notre contribution contre le coronavirus. Notre contribution a fait l’objet d’un communiqué que nous avons adressé au gouvernement camerounais via ses représentations diplomatiques en Europe. Nous avons recommandé la mise en place d’une DNAC (Direction Nationale Anti-Coronavirus), composée d’experts camerounais pluridisciplinaires, médecins, statisticiens, épidémiologistes, pharmaciens, informaticiens, anthropologistes, juristes, et experts de la diaspora…etc. Elle prendrait en charge les mesures du gouvernement du Cameroun et les contributions des experts nationaux et internationaux sur les questions de santé publique. Le plan de réponse national définie par la Dnca serait mis en œuvre par les autorités régionales, communales, les agences et services publics nationaux, les organismes privés, les Ong nationales et internationales, toutes les associations camerounaises jouant un rôle direct dans la sensibilisation à la réponse au Covid-19. En plus des mesures prises par le gouvernement que nous saluons, nous avons recommandé l’équipement de toutes les structures sanitaires de kits de dépistage du Covid-19 et de fournitures médicales pour soigner les malades. La convocation du personnel soignant retraité et ceux encore en formation, afin qu’ils viennent renforcer l’effectif du personnel déjà engagé sur le terrain; la formation immédiate et sans délai du personnel de santé à la prise en charge contre le Covid-19, le lancement de campagnes d’information du public (à travers les associations de quartiers, et des associations villageoises) sur la manière de se protéger et de protéger les autres contre le virus. La formation des équipes citoyennes afin d’accentuer la sensibilisation auprès des populations. Coordonner l’action des experts de la Diaspora et des dons humanitaires partout au Cameroun et dans les zones de peuplement en particulier.

Comment envisagez-vous le Cameroun au lendemain du confinement ?

Le confinement est la solution pour éviter l’expansion du Covid-19. Mais il parait difficile à mettre en œuvre, au Cameroun, au vue des conditions de vie précaire (manque d’eau potable, routes impraticables et dangereuses, non accès à l’électricité, habitations précaires et un taux de chômage avancé). Il est donc aussi important pour le gouvernement camerounais de prendre des mesures optimales pour répondre au mieux aux besoins de la population et des entreprises publiques et privées, d’étudier les possibilités d’un allègement fiscal (par exemple) pendant la période de gestion de la crise. Après la crise, nous encourageons la mise en place d’un « Fonds de Solidarité pour les Entrepreneurs (FSE) » et aussi pour les « bayam salam ». La gestion de ce fonds pourra être faite avec les autorités locales. Les camerounais de la diaspora souhaitant apporter leur contribution peuvent nous contacter.

J.-C. EDJANGUE

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