Comités de vigilance : Réaction du préfet des Bamboutos au lendemain de la réunion de sécurité présidée le vendredi 23 juillet 2021 par le Ministre de la Défense dans la ville de Mbouda.
Des incursions de séparatistes venus des régions voisines ne cessent de perturber la quiétude des populations de votre ressort de commandement. Le département des Bamboutos n’est-il pas déjà un territoire conquis par ces bandes armées ?
(…) Parmi les recommandations du Ministre, il y avait celle qui avait trait aux populations. La rencontre d’aujourd’hui avait donc pour but de rencontrer les chefs traditionnels, qui comme vous le savez, sont les auxiliaires de l’administration. Le maître-mot, c’est le déficit de collaboration que nous avons observé au niveau des populations. Par peur de représailles, elles dissimulent les informations. Renseignent peu ou pas du tout. Il était question de leur demander de changer de paradigme, de faire renaître la confiance entre les populations et les forces de maintien de l’ordre parce que plus elles seront renseignées à temps, mieux elles pourront se déployer pour chasser l’ennemi hors du territoire.
Au cours des échanges, vous avez insisté sur la mise sur pied des comités de vigilance au niveau des villages, des groupements et des arrondissements sous la supervision des sous-préfets. Vers où voulez-vous aller ?
J’ai pris deux arrêtés majeurs le 29 juillet dernier et le 03 août passé. Le premier portait réorganisation des comités de vigilance sur l’étendue du territoire du département des Bamboutos et le deuxième portant création des structures d’encadrement et d’accompagnement de ces comités. S’agissant de la restructuration des comités de vigilance, désormais nous allons avoir les comités de vigilance dans tous les villages, dans tous les groupements et les arrondissements. A côté de ces bureaux actifs, nous avons créé des bureaux d’honneur et surtout des structures de parrainage pour faire face aux goulots d’étranglement que nous avons souvent observés par le passé et qui faisaient qu’une fois les comités de vigilance mis sur pied, quelque temps après, ils tombent dans la léthargie. Il est question de voir les moyens de financement de ces comités pour qu’ils soient opérationnels de manière pérenne. (…) Il est question d’opérer un certain maillage général. Il faut couvrir une sorte de politique d’araignée pour qu’il n’y ait plus un seul espace dans ce territoire du département des Bamboutos où on ne trouverait pas un comité de vigilance. (…) Et une précision qui est de taille, c’est qu’il ne faut pas confondre les comités de vigilance aux comités d’auto-défense. Il n’est pas question ici de l’auto-défense. L’auto-défense en français veut dire que vous vous défendez par vous-même. Non. Il est question ici des structures qui accompagnent les forces de l’ordre dans le renseignement, l’information. Leur rôle n’est pas d’aller affronter les bandits de grand chemin ou bien ce que vous connaissez. Mais c’est d’être à l’affût de l’information et de la répercuter en temps réel auprès des forces de l’ordre ou alors de l’autorité administrative.
