Cameroun – Odza : Un fonctionnaire de la présidence accusé de viol

Il aurait perpétré cet acte en compagnie d’un journaliste, directeur de publication.
Lucie Georgette Ntsama marche aujourd’hui avec des lunettes noires. Sa vue s’est amoindrie. Sa poitrine lui fait mal et elle affirme avoir des douleurs vaginales. Dans une correspondance adressée au secrétaire d’Etat à la Défense (Sed), Jean Baptiste Bokam, le 14 août 2015, cette dame de 34 ans, gérante d’un pressing au quartier Ekoumdoum à Yaoundé, affirme avoir été victime « d’agressions, de séquestration, de viol et de vol ». Elle accuse un journaliste et un employé du cabinet civil de la présidence de la République. D’après son récit, elle s’est rendue au domicile du journaliste sis en face de l’hôpital d’Odza sur invitation du fonctionnaire de la présidence.
Après avoir bu deux verres de whisky, lorsqu’elle décide de s’en aller aux alentours de 21h 30mn, elle est rouée de coups de poings dans une chambre. L’un de ses bourreaux lui aurait lancé : « Je suis prêt à tout pour de l’argent ». Après avoir reçu plusieurs coups de pieds et de mains, elle perd connaissance. Elle va se réveiller toute nue aux alentours de 4 heures du matin, enfermée dans une chambre. Elle aura la vie sauve grâce au coup de fil qu’elle passe à sa petite sœur à 6 heures. Sur le certificat médico-légal de 30 jours d’incapacité délivré par le docteur Bomba du Centre médical d’arrondissement d’Odza, on peut lire : « Altération de l’état général, hématomes en lunettes, hyperhémie conjonctivale gauche, tuméfaction diffamatoire douloureux des genoux, plusieurs écorchures ».
Contacté, le directeur de publication accusé nie les faits et met plutôt en cause son ami de la présidence de la République. Il affirme : « Moi je ne peux pas toucher Lucie, on se connait depuis huit années. Quand je suis sorti pour aller acheter du soya, je suis venu trouver la bagarre entre Lucie et mon ami. J’ai essayé de séparer. Mon ami (l’employé de la présidence) avait déjà tellement bu que j’ai dû appeler son frère pour qu’il puisse le ramener dans sa voiture». A la question de savoir pourquoi Lucie Ntsama est restée enfermée chez lui jusqu’à 6 heures du matin sans soins alors que l’hôpital se trouve à moins de 100 mètres, il indique qu’il souhaitait qu’elle «se repose d’abord».
L’employé du cabinet civil de la présidence de la République accuse au contraire son ami journaliste. Il souligne : « Oui, comme tous les hommes j’ai fait la cour à Lucie, mais je n’ai pas porté main sur elle. C’est mon ami qui la tapait. A la fin, c’est lui qui m’a donné 500 Fcfa pour que je rentre chez moi parce que mon véhicule est en panne». Lorsqu’on lui demande pourquoi il n’a pas porté assistance à la concernée,  il dit : « Je n’ai pas voulu me mêler, car je ne savais pas ce qui se passait ». D’après nos sources, l’enquête au Sed a été confiée à l’unité du commandement opérationnel dirigé par le colonel Bamkoui.

Wamba Sop

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