Scandale judiciaire au Cameroun : Le juge Sikati lourdement sanctionné, la justice en question

Tribunal Militaire

Le juge militaire Sikati II Kamwo, chargé de l’instruction de l’affaire de l’assassinat du journaliste Martinez Zogo, vient d’être sévèrement sanctionné. Accusé d’avoir tenté de faire libérer les suspects clés Amougou Belinga et Eko Eko, il a été viré de la magistrature et rétrogradé. Une affaire qui ébranle la confiance dans la justice camerounaise.

De magistrat à simple officier : la déchéance de Sikati 🪂👨‍⚖️

La sanction est lourde pour le Lieutenant-colonel Sikati II Kamwo. Initialement pressenti pour une promotion au grade de Colonel en janvier, il se retrouve aujourd’hui exclu du corps de la magistrature militaire et renvoyé à son corps d’origine comme simple officier d’état-major.

Un véritable déclassement pour ce juge, relégué du jour au lendemain au rang de chef de bureau et muté à Garoua, loin de Yaoundé. Une punition humiliante qui intervient après son passage en conseil de discipline.

3 milliards pour une libération avortée : les révélations chocs de Paul Chouta 💰🔒

Mais que reproche-t-on précisément au juge Sikati ? D’après les révélations fracassantes du lanceur d’alerte Paul Chouta, il aurait tenté de faire libérer, sous couvert d’une procédure légale, Amougou Belinga et Eko Eko, les présumés commanditaires du meurtre de Martinez Zogo.

Une manœuvre qui aurait capoté malgré la signature d’une ordonnance de libération le 1er décembre 2023. Pire, des rumeurs persistantes font état d’un pot-de-vin de 3 milliards de FCFA qui aurait été versé à Sikati et à d’autres responsables du tribunal militaire pour « nettoyer » le dossier.

Des accusations gravissimes qui jettent une ombre inquiétante sur l’intégrité de la justice militaire et sur l’indépendance des juges dans cette affaire ultra-sensible. Si elles étaient confirmées, elles accréditeraient les soupçons de collusion entre certains magistrats et les puissants mis en cause.

Tribunal militaire de Yaoundé : la maison des mallettes ? 💸🏛️

Les révélations de Paul Chouta ne font que renforcer les doutes qui pèsent sur le tribunal militaire de Yaoundé depuis le début de l’affaire Zogo. Selon des sources internes, l’institution est sous pression financière constante depuis février 2023.

« Je n’ai jamais vu autant d’argent circuler. Des gens viennent carrément avec des mallettes », témoigne sous couvert d’anonymat un agent du tribunal. « Ça a commencé avec le juge Oyono Ebessa. Comment expliquer que des suspects comme Bruno Bidjang, pourtant impliqués, aient pu être libérés ? »

Des interrogations qui remettent en cause l’intégrité de cette juridiction d’exception, suspectée d’être perméable aux influences et à la corruption. Un soupçon renforcé par le profil troublant du juge Sikati, décrit comme un « homme de Dieu » insoupçonnable mais qui semble avoir succombé aux sirènes de l’argent.

Le cas du juge Sikati II Kamwo est un nouveau séisme dans l’affaire Martinez Zogo, qui ne cesse d’ébranler le Cameroun. Au-delà de son sort individuel, c’est toute la question de l’indépendance et de la probité de la justice qui est posée.

Entre rumeurs de corruption, pressions financières et connivences troubles, le tribunal militaire de Yaoundé apparaît comme une institution fragilisée, où l’argent semble parfois dicter sa loi. Un constat alarmant qui interroge sur la capacité de la justice à faire éclater la vérité dans ce dossier brûlant.

Plus que jamais, il est urgent de faire toute la lumière sur les dérives qui gangrènent le système judiciaire, sous peine de voir la confiance des citoyens définitivement rompue. L’avenir de l’État de droit au Cameroun en dépend. 🇨🇲⚖️

Christian Ebongue pour 237online.com

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