Obsèques : Ferdinand Oyono repose à Ngoazip I

La promesse non respectée des travaux sur la route de ce village a hanté les funérailles finalement très officielles du week-end dernier.

C??est à 14h40 samedi, 26 juin 2010 que le corps inerte de Ferdinand Léopold Oyono a repris place dans le corbillard sous un air musical des armées. Dans la petite foule qui suit, on reprend: «Ce n??est qu??un au revoir??». Le corbillard se traîne dans l??immense concession devant les plus proches parents du défunt, le représentant du chef de l??Etat, Paul Biya, le Vice-premier Amadou Ali, le directeur du cabinet civil, Martin Belinga

Eboutou, ainsi que le gouverneur de la région du Sud, Jules Marcellin Ndjaga. Dans le reste la foule restée sur place, seuls les regards attristés accompagnent, le cortège funèbre qui lentement s??éloigne vers la maison familiale pour une inhumation dans la stricte intimité.
Pour les témoins de la scène, «le vieux nègre raccroche définitivement sa médaille». Après 81 ans de vie terrestre. Le ciel couvert de Ngoazip I à environs 30Km d??Ebolowa (au Sud Cameroun), à nouveau s??ouvre et laisse tomber une fine pluie.

Depuis le début des cérémonies en milieu de matinée, le cercueil blanc recouvert du drapeau camerounais est placé sous un chapiteau au centre de la grande cour pour un dernier hommage. Tout à côté, le carré familial distingue Cécile Oyono, la veuve éplorée dont un voile noir cache tant bien que mal le visage. La même peine est perceptible dans la voix tremblante de la fille du défunt qui soumet une intention personnelle à Dieu.
Loin des rites traditionnels habituels, Ferdinand Léopold Oyono aura droit à des obsèques strictement officielles: Honneurs militaires, une messe célébrée par Mgr Jean Mbarga en présence leurs seigneurs Jérôme Owono Mimboé et Joseph Befe Ateba et la prise de parole publique constituée de quelques témoignages. Dans ce dernier volet, l??on notera surtout le message de condoléances du Chef de l??Etat, Paul Biya. Lu par le préfet de la Mvila, Bernard Marie Mba, le président de la République a rappelé que le défunt était son ami. Il a surtout évoqué l??écrivain et l??homme pluridimensionnel au cheminement multiple que fut Ferdinand Léopold Oyono.

Incidents
Tous les orateurs, reconnaîtront en l??illustre disparu, le nationaliste engagé, un grand esprit, qui a subi d??après l??archevêque «le sort de tous les grand hommes: Etre incompris, solitaire, parfois contesté, voire combattu». Le Vice-premier ministre, ministre de la Justice garde des Sceaux, Amadou Ali et représentant le chef de l??Etat qui a près a tour à tour invoqué le parcours de l??ambassadeur itinérant auprès de la présidence de la République, l??homme de lettres et le diplomate. Amadou Ali dira que «nombreux sont ceux qui voient en la mort d??Oyono, la disparition progressive des bâtisseurs». Au grand homme la patrie reconnaissante. Ferdinand Oyono a été élevé à la dignité de grand cordon national du mérite camerounais à titre posthume.
{module Publicité 300_250|none}Au village Ngoazip I, les commentaires sur les incidents qui auraient été déclenchés à l??annonce du décès de Ferdinand Léopold Oyono, vont bon train.

Il se murmure qu??il y a un an, la promesse de bitumage de la principale route de la contrée considérée comme l??une des plus mauvaises de la région n??a pas été tenue. Avec la mort du défunt, l??on s??interroge déjà sur la continuité des travaux dudit tronçon qui a reçu une couche de latérite pour accueillir l??élite politique et religieuse camerounaise le week-end dernier. Des personnalités qui ont eu du fil à retordre pour rallier la ville à cause de la forte pluie qui a arrosé le coin peu après l??enterrement. Mort le 10 juin 2010, l??ancien ministre Ferdinand Léopold Oyono avait succombé à une attaque cardiaque au cours de la réception, au Palais de l??unité, du secrétaire général des Nations unies, Ban ki Moon par le président de la République, Paul Biya. 

Josephine Abiala, à Ngoazip

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