Bafoussam : Kami Express maquille ses bus

Au lendemain de sa suspension par le ministre des Transports, la compagnie  trouve des moyens détournés pour fonctionner.L??agence de voyages Kami express de Bafoussam, située au carrefour Madelon, à bonne distance des autres agences de voyages paraît déserte ce jeudi 25 février 2010. Pas beaucoup  de clients au voyage. Les chargeurs, qui d??ordin aire se discutent les clients, ne sont plus visibles. A proximité de l??agence, sept cars de 70 places sont stationnés.  Les chargeurs et les chauffeurs sont installés dans un bar situé près du bâtiment siège de cette compagnie. Confiants que leur patron va réussir sa

négociation pour une réouverture dans des délais raisonnables de la société, ils sont tous heureux de souffler enfin.Dans leurs débats, certains évoquent les risques d??accidents auxquels ils s??exposent du fait de la mauvaise rémunération des chauffeurs et des chargeurs.  Ce qui oblige ces derniers à multiplier le nombre de voyages pour joindre les deux bouts. L??un d??eux exprime sa joie et se présente comme l??un des « cobayes » qui vont reprendre le travail le lendemain avec les nouveaux cars.  Le chef d??agence n??est visible nulle part. Bien que le guichet de l??agence soit fermé, quelques clients continuent de se diriger vers le service de la messagerie. Ici, on retire facilement les courriers. Ceux qui veulent en expédier sont invités à revenir le lendemain, «le temps que les petites perturbations en cours s??estompent », signale l??un des employés de la messagerie.Cette confiance trouve une explication dans l??activité discrète qui se déroule au garage de cette compagnie de transport inter-urbain, situé derrière l??immeuble Pmuc. Le chef d??agence, qui se trouve sur les lieux, s??empresse d??éconduire les journalistes qui l??approchent. Ici, il y a huit cars Coasters stationnés. Sur chacun de ces véhicules s??affairent des mécaniciens. Ils démontent des pièces pour vérifier l??état du véhicule. Au fond du garage, des bus subissent une cure de jouvence. Une équipe de tôliers que nous approchons discrètement nous confie qu??ils ont pour mission de repeindre les cars, afin qu??ils puissent se remettre au travail. En s??approchant de près, on constate que les inscriptions «Mariama» et «Kami» sont effacées des véhicules, par un coup de pinceau discret, bien appliqué.Honoré Feukouo

Les autobus de cette compagnie de transport interurbain restent cloués dans leurs halls d??embarquement à la suite d??une interdiction de circuler du Mintransport.Des conducteurs de pousses qui s??agglutinent à l??entrée du hall d??embarquement de Kami express Byemassi, deux autobus aux vitres closes sont à l??arrêt, des passagers qui arrivent et repartent sur la pointe des pieds, après avoir recueilli des informations auprès du bureau qui, en temps normal, enregistre les passagers. L??occupante du bureau nous accueille, soucieuse et l??air plutôt embarrassée : « nous observons un arrêt de travail. Je ne saurais, s??empresse-t-elle d??ajouter, vous  donner les mobiles de cet arrêt, pas plus que je ne pourrais vous dire quand est-ce que les activités reprendront ». Dans l??enceinte des locaux de l??agence, c??est le calme plat. Aucun responsable de Kami n??est présent. «Etes-vous au courant, s??enquiert le reporter, de l??interdiction de circuler du Ministre des transports qui frappe les autobus de votre compagnie ? »  Je n??en sais strictement rien, rétorque-t-elle. Tout ce que je sais et que vous pouvez vous-même constater c??est que les bus de Kami ne circulent pas ».Même constat d??arrêt d??activités observé à l??agence Kami express de Tongolo. Tous les autobus sont parqués à l??intérieur du hall d??embarquement.  Quelques passagers non encore informés de la mesure qui frappe la compagnie rebroussent aussitôt chemin une fois constaté l??inactivité à l??entrée de l??agence. Le responsable de l??agence est introuvable. Quelques chargeurs et des chauffeurs, désormais dés??uvrés, discutent à bâtons rompus à l??entrée de l??agence. Au menu des discussions, leur sort dans les prochains jours. Beaucoup ne comprennent pas « l??acharnement » dont leur compagnie de transport fait l??objet au niveau du ministère des transports : on dirait qu??il n??y a que Kami Express qui fait des accidents parmi toutes les compagnies de transport de ce pays. « ??a ressemble, à s??y méprendre, s??insurge un des chargeurs, à de l??acharnement ». Qu??à cela ne tienne, tempère un chauffeur d??autobus, «nous ne mourrons pas, bien au contraire, nous allons reculer pour mieux sauter et revenir plus fort que par le passé».

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