Selon diverses sources, le car de transport en commun qui a fini sa course dans la rivière était à moitié plein.[pagebreak]Une semaine après l’accident de la circulation qui a coûté la vie à cinq personnes dans la rivière Kondi au quartier Cité des Palmiers à Douala, nul n’est en mesure de dire avec exactitude ce que sont devenus les autres passagers. En effet, une dizaine de ces occupants d’un car de transport en commun communément appelé « cargo » qui a fini sa course dans le Kondi mercredi 29 octobre 2014 est portée disparue. Cependant, pour les conducteurs de cargo rencontrés ce mercredi 5 novembre 2014 au carrefour Ndokoti, le cargo est parti du camp à moitié plein.
André, l’un des chauffeurs qui a assisté au chargement et au départ dudit cargo nous explique : « il était 18 heures et le conducteur chargeait pour le quartier Pk14 à raison de 200 F. Cfa par passager ». Il précise que le car ne chargeait pas à l’endroit habituel, ce qui a attiré l’attention de la police. « Le conducteur ne voulait pas perdre ses clients car un autre cargo venu après lui chargeait à 150 F. Lorsque les policiers sont arrivés, il a démarré sa voiture et s’est enfui. Son car n’était pas plein. Il y avait moins de 20 personnes à bord », insiste André.
Il précise que même si certains corps étaient restés dans la rivière, les fortes pluies qui se sont abattues dans la ville de Douala vendredi 31 octobre et mardi 4 novembre auraient permis aux corps de remonter à la surface. Avis partagé par des jeunes du quartier qui s’étaient mobilisés pour la recherche dans la rivière. « S’il y avait encore des corps dans cette rivière, ils seraient remontés. Nous avons arrêté nos fouilles pour cette première raison », explique Oscar Bassom, l’un des jeunes secouristes de fortune. Qui ajoute comme seconde raison à l’interruption des recherches « l’absence de motivation financière ». « Après les fouilles que nous avons entaméesmercredi soir et jeudi 30 octobre, nous avons eu des infections sur la peau. Personne ne nous est venue en aide. Nous avons nous-mêmes acheté nos médicaments », raconte Oscar.
Cargo interdit de circulation
De son côté, la police affirme qu’un recoupement des informations est en cours. Elle affirme que des communiqués radio ont été lancés pour permettre aux familles de venir signaler la disparition de leurs proches. Un officier de police nous informe que pour l’instant, aucune famille ne s’est manifestée. En attendant les résultats de l’enquête ouverte au commissariat de sécurité publique du 11ème arrondissement de Douala, le préfet du département du Wouri, Paul Naseri Bea, a interdit la circulation des cargos dans la capitale économique à compter demercredi 5 novembre 2014.
« Les policiers, gendarmes et agents de la communauté sont venus ce matin et ont remorqué tous les cargos pour la fourrière. L’opération se passe dans tous les camps d’embarquement », a assuré un responsable de l’association des chauffeurs de « cargo » de Ndokoti. Selon des témoignages recueillis par Le Jour, mercredi 29 octobre vers 18 h30 min, un car de transport en commun communément appelé « cargo » a fait un mauvais dépassement à droite au niveau de la rivière Kondi au quartier Cité des Palmiers.
Le chauffeur du cargo a doublé un camion et percuté mortellement un cycliste. Il a par la suite fini sa course dans la rivière Kondi. Après le choc, la carcasse du cargo a été remorquée des eaux par un camion. Cinq passagers parmi lesquels le motorboy, Severin Theodore Toungo, 37 ans, y ont trouvé la mort. Six autres ont été blessés. Face à cet accident mortel, tous les cargos de la ville de Douala ont été retirés de la circulation ce mercredi 5 novembre 2014.
