Cameroun – Grand banditisme: Des coupeurs de routes refont surface à l’Est

De nombreux voyageurs et usagers de la route sont tombés dans leur nasse entre Tongo-Gandima et Colomine vendredi 31 octobre 2014.[pagebreak]Malgré le travail abattu depuis 2007 par les différentes forces d’élite de la gendarmerie et le  bataillon d’intervention rapide (Bir) pour éradiquer le phénomène des coupeurs dans la région de l’Est, ces derniers recommencent à faire parler d’eux. Vendredi 31 octobre 2014, une bande d’assaillants armée jusqu’aux dents a sévi entre Tongo-Gandima et Colomine, deux villages de l’arrondissement de Ngoura, dans le département du Lom-et-Djerem. Selon des informations des riverains confirmées par des sources sécuritaires locales jointes au téléphone par Le Messager, «l’opération s’est passée en un laps de temps autour de 09 heures du matin, dans un bosquet situé à 7 km de Tongo-Gandima en allant vers Colomine. Deux véhicules en provenance de ce village des orpailleurs sont tombés dans un guet-apens d’une bande armée qui a dépouillé tous les passagers à bord, de leurs biens et marchandises».

A en croire le récit des faits de certaines victimes également jointes par téléphone, «lorsqu’ils ont vu venir notre véhicule, ces braqueurs ont signalé au chauffeur de s’arrêter par des tirs de sommation. Ensuite, ils nous ont demandé de ne pas crier et de leur remettre tout simplement nos téléphones, l’or et l’argent, pour nous laisser la vie sauve». Sans la moindre résistance, les assaillants ont dépossédé leurs victimes de tous leurs biens, avant de leur laisser poursuivre le voyage. Informés de cette attaque, le commandant de la brigade de gendarmerie de Ngoura et ses éléments sont immédiatement descendus sur le terrain pour s’enquérir de la situation et ouvrir une enquête. Selon une élite de la localité venue faire quelques achats à Bertoua hier dimanche, « c’est depuis plusieurs semaines que ces coupeurs de routes ont repris leurs sale besogne. Ces derniers profitent de l’absence des éléments du Bir souvent postés dans les localités de Woumbou, Colomine et Arigué, qui seraient à présent au front contre Boko Haram dans l’Extrême-Nord du pays ».

L’ennemi est dans la maison
S’agissant du mode opératoire, «ces coupeurs de routes agissent régulièrement très tôt le matin. Ils se positionnent généralement à des endroits où la route est très mauvaise pour traquer les passagers qui débarquent de Colomine» explique un habitant de la localité, qui soutient également que « la présence permanente des éléments du Bir dans cette zone est importante dans ce sens qu’elle est dissuasive pour ces bandits de grand chemin qui sont parfois parmi nous. On a longtemps pensé que les coupeurs de route de l’Est étaient des étrangers des pays voisins surtout de la République centrafricaine, qui ont pu s’accaparer des armes de guerre et de chasse au moment de leur fuite pour leurs opérations que non ! Au fil des ans, le phénomène a évolué à telle enseigne que parmi les personnes arrêtées ou abattues se trouvent de plus en plus des citoyens camerounais. Leurs armes d’attaque sont, en plus des armes à feu (armes de guerre et de chasse de fabrication quelquefois locale), souvent des armes blanches (couteaux, gourdins, machettes, flèches…) » indique une source sécuritaire.

La même source explique que « ces coupeurs de route opéraient dans un premier temps dans la nuit. Ils plaçaient des sentinelles aux extrémités de leur zone d’opération. Et ceux-ci surveillaient l’arrivée des véhicules qui, une fois dans leur zone d’action, ne pouvaient faire marche-arrière sous peine d’être criblés de balles. D’autres par contre se cachaient dans les broussailles, surveillant tout mouvement suspect ou velléités de résistance, lorsque que le groupe qui opérait sur la route faisait coucher les passagers à plat-ventre et les dépouillait de tous leurs sous et biens précieux (bijoux, vêtements, appareils…)». L’incident de vendredi dernier conclut notre interlocuteur, «impose la vigilance et surtout la coopération des populations pour définitivement éradiquer le phénomène».

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