Cameroun: Mgr Zoa salue la mémoire de Martin Belinga Eboutou

Mgr Zoa et Martin Belinga Eboutou

Un an après la disparition de l’ancien Directeur du cabinet civil de la présidence de la République, l’évêque de Sangmelima lui consacre une homélie pour les réalisations mais aussi pour le repos éternel de l’âme de l’illustre défunt qui a servi Dieu toute sa vie sur terre.

27 petits mots couchés sur un papier format blanc avaient suffi pour annoncer le décès d’un aussi immense personnage de la taille de Martin Belinga Eboutou le 08 mai 2019. Le communiqué laconique portant les sceaux de la présidence de la République et signé du Directeur du Cabinet civil, par ailleurs successeur au poste de l’illustre défunt, témoignait à suffire de la vanité de la vie. De son vivant, certains ministres et des collaborateurs l’avaient même surnommé « l’immortel » en référence à la longévité de l’ancien ambassadeur du Cameroun auprès des Nations Unies à New-York aux côtés du Chef de l’Etat Paul Biya à qui d’aucuns osaient même l’identifié. D’où le prétentieux surnom de « vice-dieu ». L’homme qui aura été longtemps le visage du palais présidentiel est décédé à Genève, des suites d’une longue maladie.

Usé par les soucis récurrents de santé, le natif de Nkilzok dans la région du Sud manifestait des signes de fatigue et un bilan clinique plus qu’inquiétant. Malgré toutes les prouesses des éminents médecins suisses, il n’avait pas repris du poil de la bête. Du coup, son long séjour en terre helvétique s’apparentait désormais à un chemin de croix. Toute chose qui a poussé sa famille et ses proches à élever des prières afin que le Très-Haut intercède pour la guérison du digne fils de l’arrondissement de Zoétélé. Hélas ! Leurs prières n’avaient pas été exaucées.

Vertus humaines et spirituelles

Un an après la disparition de cet ancien séminariste formé dans l’ex-Zaïre (aujourd’hui République démocratique du Congo) et à Paris, Mgr Christophe Zoa qui avait célébré l’oraison funèbre, se souvient de cette brebis du troupeau du Seigneur. Dans une homélie prononcée le 08 mai dernier, le prélat s’inspire de l’évangile tiré de Luc 20, 27-38, pour marquer le sentiment de reconnaissance que la famille du défunt a envers Dieu. « Pour nous avoir donné Martin, comme parent, époux, frère et ami ; reconnaissance à Dieu pour lui avoir fait don de la foi ; reconnaissance enfin à Martin lui-même pour sa vie », prêche Mgr Christophe Zoa qui se remémore d’avoir mis l’accent sur les vertus humaines et spirituelles qui ont guidé l’existence de celui qui était titulaire d’une licence en droit canon, d’un doctorat en droit et diplômé de la section diplomatique de l’Ena, à Paris. « Homme de sagesse, homme de foi, homme loyal, homme de principes. « Tu es ce que tu es grâce aux valeurs que tu défends ou qui guident ton existence », pour reprendre Oprah Winfrey. « Seigneur, la mort nous a éprouvés, mais nous savons que Tu es la Vie et que notre bonheur est en Toi. Nous voulons Te redire, et, nous redire à nous-mêmes, que Ton Fils Jésus nous a tous rachetés dans sa Mort et sa Résurrection. Regarde avec bonté ton serviteur Martin Belinga Eboutou, notre frère : pendant qu’il était au milieu de nous, il a cru au mystère de la Résurrection dans le Christ ; qu’il obtienne de connaître éternellement la joie de vivre près de toi ». Mgr Zoa croit dur comme fer que par la foi, la mort n’a pas le dernier mot, l’existence va au-delà de la vie physique. Et qu’en priant pour le feu diplomate, « c’est notre gratitude que nous manifestons pour tout le bien qu’il a réalisé à notre endroit, et nous continuons de lui rester proches par cet amour qui va au-delà de la mort et qui en Jésus Christ reçoit sa plus forte expression ».

Non à l’accumulation des richesses

S’inspirant d’un autre passage du saint Evangile où le Seigneur prévient ses brebis contre l’attachement à soi et aux plaisirs du monde, l’évêque de Sangmelima profite pour mettre en garde ceux qui ont gardé une idée un peu trop matérielle de la Vie Eternelle. Et d’expliquer qu’il ne s’agit pas simplement d’opposer la résurrection de l’âme, d’une part ; et de l’autre la résurrection du corps. « Il s’agit de couper court avec des représentations du Royaume des cieux qui consisteraient en une accumulation des richesses : si ici-bas, je n’avais pas de voiture alors que j’ai souhaité en avoir au moins une, à la résurrection j’en aurai des dizaines. C’est une conséquence de cette économie de marché sur la foi, où tout se définit à partir des avoirs (maison, argent, femmes, chèque….)», tranche-t-il avant de demander aux chrétiens qui ont connu et aimé l’illustre défunt, de « prier pour son entrée dans la gloire de Dieu, et pour que sa mémoire en nous jamais ne se perde ».

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *