Cameroun – Université : Violences se**x*uelles en milieu estudiantin, ce qu’il faut faire

Les étudiantes victimes du harcèlement de leurs enseignants peuvent denoncer ces actes odieux auprès des cellules d?écoute désormais instituées dans les campus.

« Ils commencent toujours par nous appeler ma fille, tu peux passer à mon bureau ? Puis propose des services. Vraiment, si tu as un problème passe me voir Et ça finit toujours par tu me plais », relève une demoiselle. En effet, Il s’agit d’Adeline, une jeune elle tout juste sortie dune école formation. Aujourd’hui, elle hait et se méfie de tous les messieurs très gentils. « Je sais que rien n’est gratuit. Il faut bosser dure pour mériter certaines choses. Derrière les propositions de ces vieux-là, se cachent des choses. Ils profitent de notre vulnérabilité », explique-t-elle. En fait la titulaire dune licence en communication a été victime d’harcèlement s*e*xuel. Elle narre son histoire : « Au lieu de faire trois ans pour obtenir la licence, jai passé quatre ans. Parce quil y a un enseignant qui m’appelle dans son bureau tout le temps. Il fait croire que j’ai du potentiel et que je peux faire mieux. Il prend mon contact en me disant qu’il va me suivre dans son unité d’enseignement. Après ça, il m’appelle aux heures tardives pour m’inviter. Déclinant ses invitations, c’est devenu un problème personnel. Quand il est en salle de classe, il me met à la porte. Je ne faisais jamais ses contrôles continus et à la session normale, je ne validais pas. Ainsi, j’ai perdu une année et il m’appelait pour me narguer. Il a fallu que je me plaigne pour qu’il arrête ».

Comme elle, une étudiante qui a requis l’anonymat partage également son histoire : « J’ai vécu le harcèlement, lorsque nous étions en première année, Lettres modernes et françaises. Nous venions d’arriver et il y a quelqu’un qui sest présenté comme étant un ainé académique. Il nous a demandé nos
numéros de téléphones. Nous échangions, il m’édifiait sur les règles de l’école. Et parfois, il m’aidait à mieux assimiler mes cours. Après, il a commencé à m’inviter à sortir. Puis un beau matin, il me dit qu’il veut qu’on soit en couple. A partir de ce moment-là, j’ai commencé à l’esquiver. Le gars a commencé à m’écrire, m’harceler au téléphone sous prétexte qu’il ma aidé et je suis ingrate. J’ai tellement résisté qu’il en venait déjà aux insultes au campus. Par la suite, il est arrivé à la violence physique. Quand il me voyait, il s’approchait de moi pour me tordre les poignets. Heureusement, que je ne suis pas une elle renfermée. Je me suis plains auprès de ses amis qui lui ont donné l’ultimatum de me coller la paix
».
Victime de psychose « Ce sont des faits réels que nous subissons chaque jour. Cependant, les filles le cachent car, elles ont honte et peur. Elles se disent quen parlant de ces violences ou de ces harcèlements dont elles ont été victimes, elles seront jugées « faciles », faibles. D’autres ont peur des représailles », explique André Bayemi, le vice-président de l’Association pour la défense des droits des étudiants du Cameroun (Addec). Certaines finissent par arrêter les études ou délirer. Telle est la fin dune étudiante. « Jai connu une étudiante qui était la proie d’un enseignant. Nous lavons trouvé à Yaoundé I, elle na jamais obtenu sa licence. Elle était victime de la ruse de son enseignant, mais n’osait pas dire un mot. C’est un autre camarade qui nous relaie l’information. Parce quelle na pas failli aux avances, l’enseignant a usé de son grade pour la recaler. Il lui a dit quelle ne validera jamais », narre un étudiant de Yaoundé I.

Des cas du même ordre peuvent être multipliés dans nos institutions de formations et universitaires. « Au Cameroun 8% des auteurs de violences physiques sont des enseignants », indiquait les membres d’Onu-femmes. Cétait le 27 novembre dernier, au cours dune conférence. C’est à l’occasion de la journée internationale de lutte contre les violences à l’égard des femmes qui se célèbre le 25 novembre de chaque année. Dans ce cadre, une campagne dénommée : « 16 jours d’activisme contre la violence basée sur le genre (Vbg) » a été lancée. En attendant, la communauté éducative s’étant penchée sur le cas appelle à plus de valeurs :

« Les victimes doivent briser le silence en dénonçant ces actes odieux auprès des cellules d’écoute désormais instituées dans les campus universitaires », a exprimé Jean Emmanuel Pondi, professeur et responsable à l’Université de Yaoundé I.

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