Fru Ndi victorieux en 1992 ? La sortie scandaleuse d’Albert Dzongang provoque l’ire du SDF

Maurice Kamto

Un séisme politique secoue le Cameroun ce week-end après les déclarations fracassantes d’Albert Dzongang, ancien pion du pouvoir reconverti dans le giron du l’opposition. Invité sur Radio Balafon, celui qui fut candidat malheureux à la présidentielle de 1997 avait en effet livré des confidences pour le moins explosives.

« J’ai été le principal instigateur du vol de la victoire de Ni John Fru Ndi en 1992 » a-t-il ainsi lâché sans sourciller face aux journalistes médusés. Une confession glaçante qui n’a pas manqué de provoquer l’ire du parti, le SDF, dont le leader historique n’est autre que… Fru Ndi lui-même !

Fru Ndi vainqueur en 1992 ?

C’est par un droit de réponse cinglant signé de son secrétaire à la communication Kejang Henry Atembeh que le SDF a réagi. Dans un long texte, le parti antisystème rappelle qu’Albert Dzongang venait là de « reconnaître ouvertement avoir comploté pour gommer la victoire de Ni John Fru Ndi » à la première élection présidentielle pluraliste de 1992.

Une élection que le SDF a toujours revendiquée comme victorieuse, Fru Ndi ayant selon ses calculs devancé Paul Biya de plus de 10 points au soir du scrutin. Avant que les résultats de dernière minute venus de régions acquises au RDPC comme l’Extrême-Nord ne propulsent finalement le président sortant vers un nouveau mandat. Des « fraudes massives » dénoncées à l’époque par l’opposition et les chancelleries occidentales.

Arrestation réclamée

Trente ans après, la sortie d’Albert Dzongang vient donc conforter la thèse d’une élection volée en 1992. D’où la demande solennelle du SDF de voir Dzongang traduit en justice.

« Dans un pays sérieux où l’état de droit est respecté, Albert Dzongang devrait être jugé pour le crime qu’il a commis il y 32 ans » assène le parti de Ni John Fru Ndi. Avant de conclure que « M.Dzongang ne devrait pas marcher librement après avoir commis un tel délit politique« .

Ambitions déçues

Difficile de savoir si cette demande d’arrestation aura un écho quelconque auprès des autorités, peu regardantes sur les notions d’état de droit. Mais le SDF peut se targuer d’avoir réduit au silence celui qui s’est autoproclamé « faiseur de roi », en rappelant au passage son score désastreux de 0,00% à la présidentielle de 1997.

Preuve s’il en fallait qu’Albert Dzongang, dont les ambitions politiques furent constamment déçues, s’est depuis reconverti dans un rôle de trublion et d’agent double au service du pouvoir en place…

Par Jean Fernand Onana pour 237online.com

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