Une campagne d’examen volontaire et gratuit des pathologies et anomalies de la vue et de sensibilisation a été lancée à Yaoundé par le ministre de Transports ce 15 mars 2022.
Les statistiques révèlent que le facteur humain constitue la plus importante cause d’accident de la circulation, avec 70% de taux d’implication, et dans lesquels l’état de santé représente entre 11 et 24% des causes d’accidents mortels. Et selon une étude faite par Dr Henry Nkumbe, Directeur exécutif de l’Ong Magrabi ICO Cameroon Eye Institute (MICEI), publiée en octobre 2021, la prévalence de la déficience visuelle dans des pays d’Afrique et ailleurs, qui ont été évalués était entre 1,2 et 26%. Jusqu’à une personne sur quatre, qui utilise la voie publique, comme conducteur avait une déficience visuelle. Le permis de conduire a été obtenu sans bilan ophtalmologique obligatoire pour 10 à 85% des personnes ; la plupart de ces études ont été menées dans nos pays voisins tels le Nigeria, le Ghana, l’Ethiopie, l’Inde, la Chine et la Turquie. Conclusion, il y a une augmentation de risque d’accidents de la voie publique de 46% en cas de baisse d’acuité visuelle. Il y avait alors, selon les experts ophtalmologiques, une association entre une baisse de la fonction visuelle et les accidents de la voie publique et ils recommandent qu’un bilan ophtalmologique obligatoire soit fait avant toute délivrance obligatoire de permis de conduire.
5010 sur 5117 conducteurs professionnels dépistés ont des déficiences majeures de la vue, incompatibles avec la conduite automobile. Ces statistiques sont assez inquiétantes, surtout qu’elles concernent les conducteurs d’automobiles. Dans le cadre de sa lutte contre les accidents de circulation, en collaboration avec d’autres partenaires, le ministère des Transports a associé MICEI à travers l’offre des soins oculaires de qualité. Une campagne de trois jours de dépistage volontaire et gratuit des pathologies et anomalies de la vue et sensibilisation des conducteurs professionnels a été lancée hier, 15 mars 2022 au ministère des Transports. « Cette vaste campagne, dont les résultats de la première phase nous ont permis d’obtenir, sur 5117 conducteurs professionnels dépistés, 5010 qui présentaient des déficiences majeures de la vue, incompatibles avec la conduite automobile, a traduit l’urgence de se pencher véritablement sur la santé visuelle des conducteurs professionnelles », a révélé Jean Ernest Masséna Ngallè Bibehè, le ministre des Transports, lors du lancement de cette campagne au slogan « au volant, la vue, c’est la vie ».
D’où son invite à l’organisation patronale des entreprises du secteur des transports routiers à soumettre leurs conducteurs à cette campagne de dépistage gratuit. Et le Ministre des Transports de dévoiler que des signes de ce genre ont d’ores et déjà été observés chez vos chauffeurs, grâce aux caméras intelligentes du système de gestion et suivi centralisé du transport interurbain de voyageurs en cours d’implémentation. Au-delà des dépistages, c’est un aspect à prendre véritablement en considération en matière de santé, avec la soumission des chauffeurs professionnels à des visites médicales d’aptitude à conduire. Etant donné qu’à partir de l’âge de 40 ans, les premiers signes de la presbytie peuvent apparaitre chez les conducteurs, se traduisant par une difficulté à s’accommoder à une vision de près.
Vers un bilan ophtalmologique tous les deux ans pour les conducteurs professionnels ?
Le Dr Henry Nkumbe a formulé cette recommandation : « Peut-être serait-il bien que tous les deux ans un bilan ophtalmologique complet soit proposé à tous les automobilistes âgés de moins de 40 ans. Et une fois par an, pour ceux qui ont plus de 40 ans. Cela va nous permettre de détecter de manière précoce toutes les pathologies que nous avons vues et qui risquent de causer des accidents de la voie publique, si elles ne sont pas prises en charge. Ne faudrait-il pas penser, pour la délivrance du permis de conduire, un bilan obligatoire ophtalmologique » ? Dans tous les cas, la conduite, c’est le coup d’œil sain.
