Affaire Danpullo : Récupération controversée de 259 milliards de FCFA, une épreuve pour le climat des affaires au Cameroun

Danpullo et MTN

Le rideau se lève sur une nouvelle étape tumultueuse dans l’affaire judiciaire qui ébranle le Cameroun, connue sous le nom d' »Affaire Danpullo ». Vendredi dernier, le Tribunal de Première Instance de Douala – Bonanjo a ordonné aux banques Afriland, SCB, Ecobank et UBA de transférer les fonds qu’elles avaient cantonnés dans cette affaire au greffier en chef du même tribunal. Une décision qui met une fois de plus en lumière les détails obscurs d’un conflit financier majeur.

Les montants contestés : une équation insoluble

Danpullo, homme d’affaires influent, prétend qu’un montant de 259 milliards de FCFA lui est dû par trois entreprises majeures – Chococam, MTN Cameroon et Mobile Money Corporation. Cependant, ces dernières contestent vigoureusement ces allégations. Ajoutant à la confusion, l’évaluation des immeubles de Danpullo, fournie comme garantie, ne dépasse pas les 65 milliards de FCFA. Ainsi, la question se pose : d’où provient cette demande de 259 milliards de FCFA ?

Une décision judiciaire contestée

Le président du Tribunal de Première Instance de Douala – Bonanjo a décidé de passer outre ces contestations, suscitant un émoi grandissant dans les milieux d’affaires du Cameroun. Ce jugement en faveur du transfert des fonds est perçu par certains comme un « véritable scandale judiciaire » qui risque de porter un coup dur à la réputation du climat des affaires du Cameroun.

Un combat acharné contre la spoliation

Chococam, MTN Cameroon et Mobile Money Corporation ont décidé de ne pas se laisser faire et entendent se battre contre ce qu’elles considèrent comme une spoliation en règle. Parallèlement, les liquidateurs du groupe Bestinver, dont Danpullo est le promoteur et qui est actuellement en liquidation en Afrique du Sud, ont également contesté les procédures judiciaires engagées par Danpullo.

Un passé tumultueux et une bataille qui perdure

L’homme d’affaires Baba Danpullo, qui a amassé une fortune considérable en Afrique du Sud, est au cœur de ce conflit. Il semble que les problèmes aient commencé lorsque Bestinver, une de ses entreprises, a fait défaut sur le remboursement de prêts importants à la First National Bank (FNB). Cette situation a conduit à la mise en liquidation de Bestinver, et à la vente de certains de ses biens immobiliers pour satisfaire ses créanciers. En réaction, Danpullo s’est lancé dans une guerre juridique contre les intérêts sud-africains au Cameroun, notamment MTN Cameroon et Mobile Money Corporation.

L’affaire Danpullo met à l’épreuve la solidité et la transparence du système juridique et financier camerounais. Alors que le président du Tribunal de Première Instance de Douala – Bonanjo a pris une décision controversée, la communauté d’affaires est inquiète des conséquences possibles sur le climat d’investissement dans le pays.

Quelle prochaine étape pour les entreprises impliquées?

La riposte ne s’est pas fait attendre. Les trois entreprises, Chococam, MTN Cameroon et Mobile Money Corporation, ont toutes exprimé leur intention de contester cette décision en justice. Elles maintiennent que cette somme énorme de 259 milliards de FCFA n’est pas due à Danpullo et affirment qu’elles ont été injustement visées par cette affaire.

La suite de cette affaire judiciaire pourrait avoir des implications majeures pour le paysage commercial du Cameroun, tant pour les entreprises locales que pour les investisseurs étrangers. Beaucoup craignent que cette saga judiciaire ne porte atteinte à la confiance des entreprises dans le système judiciaire camerounais et à la stabilité du climat des affaires dans le pays.

La saga judiciaire de l’affaire Danpullo continue de faire des vagues. Avec une bataille légale qui s’intensifie et des questions sur la transparence et l’intégrité du système judiciaire camerounais, les entreprises et les investisseurs locaux et internationaux suivent de près le déroulement de cette affaire. Le dénouement de cette saga pourrait avoir des implications durables sur le climat des affaires au Cameroun, un pays qui s’efforce de promouvoir l’investissement et l’entrepreneuriat.

L’issue de cette affaire sera donc observée de près non seulement par les acteurs concernés mais également par toute la communauté des affaires du Cameroun et au-delà. Elle donnera certainement le ton sur la manière dont les conflits commerciaux majeurs sont résolus au Cameroun, avec des implications potentielles sur la confiance des investisseurs, la crédibilité du système juridique et la solidité de l’économie du pays dans son ensemble.

Nous continuerons de suivre cette affaire et fournirons des mises à jour dès que de nouvelles informations seront disponibles.

Jean-Pierre Ndjomo, 237online.com

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