Cameroun: Fuite de la hausse des prix à la pompe, le gouvernement craint une fronde sociale

carburants impropres

C’est la rumeur qui affole les réseaux sociaux camerounais en ce 02 février. Selon des sources anonymes, le gouvernement s’apprêterait à augmenter drastiquement les tarifs à la pompe, jusqu’à 900 FCFA le gasoil. Forcément, cette perspective anxiogène d’un nouveau coup de massue sur le pouvoir d’achat des ménages réactive le spectre de vives tensions sociales.

Des prix explosifs fuitent sur les messageries

Super à 905 FCFA, gasoil à 900 FCFA, pétrole à 580 FCFA… Voici, parmi d’autres, les nouveaux tarifs des carburants qui circulent depuis quelques jours sur les messageries camerounaises. Des montants exorbitants, entre +15 et +30% d’augmentation, qui provoquent déjà un séisme dans l’opinion.

Certes non officiels à ce stade, ces chiffres émanent selon toute vraisemblance de sources proches du dossier au sein du gouvernement en charge de fixer les prix à la pompe. Leur fuite supposée sur les réseaux sociaux viserait ainsi à préparer psychologiquement les Camerounais à de prochaines hausses de grande ampleur.

Une facture salée pour des ménages déjà étranglés

Car une chose est sûre : de telles majorations, si elles venaient à entrer en vigueur, plomberaient un peu plus le budget des ménages, déjà mis à mal par l’inflation galopante. Avec un salaire moyen plafonnant à 65 000 FCFA, de nombreux Camerounais peinent déjà à assumer les dépenses contraintes du quotidien.

Entre les produits alimentaires dont les prix flambent, un loyer représentant souvent 50% des revenus mensuels, ou encore des charges fixes croissantes comme l’eau, l’électricité et les transports, ce nouvel ajustement à la hausse des carburants pourrait s’avérer explosif socialement.

La crainte de violences sociales à quelques mois de la présidentielle

D’où des craintes légitimes de fronde populaire et de soulèvement social, à quelques mois à peine de l’élection présidentielle de 2025. Un véritable casse-tête pour le gouvernement, tiraillé entre une situation économique intenable et le risque politique d’une révolte d’usagers exaspérés, à l’image du mouvement des « gilets jaunes » en France fin 2018.

La partie de poker menteur ne fait donc que commencer entre des autorités de Yaoundé en quête de boucs émissaires pour justifier de nouvelles taxes inflationnistes, et des consommateurs camerounais qui refusent de porter seuls le chapeau d’une gabegie économique qui n’est pas de leur fait. Affaire à suivre donc…

Par Laurent Diby pour 237online.com

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