Cameroun: Les forces de défense ont libéré les 18 otages à Garoua-Boulai

Le gouverneur de l’Est, Samuel Dieudonné Ivaha Diboua, était hier à la base militaire de Mombal, pour accueillir et réconforter les concernés et saluer la bravoure de nos soldats.[pagebreak]C’est un véritable happy-end pour les dix-huit personnes qui ont été prises en otage dans la nuit du 1er au 2 mai 2014 dans la localité de Yokossiré, située à cinq kilomètres de Garoua-Boulaï, chef-lieu de l’arrondissement éponyme, département du Lom et Djerem, région de l’Est. Ils sont désormais libres et vont retrouver leurs familles dans les prochaines heures. Les derniers otages, soit onze personnes au total, ont été libérés dans la matinée d’hier, aux environs de 7 heures. Sous la pression de nos forces de défense, les ravisseurs ont d’abord libéré cinq otages dans la soirée du 4 mai. Les deux premiers otages ont réussi à s’échapper du contrôle des ravisseurs lors de la riposte des éléments du Bir et de la gendarmerie, aux premières heures du 2 mai, au lendemain de cette attaque. Le gouverneur de la région de l’Est, qui avait orchestré l’opération de riposte, a effectué hier le déplacement de Mombal (localité qui abrite l’Unité légère d’Intervention du Bir), pour accueillir et réconforter tous les otages libérés et rassemblés dans l’enceinte de cette caserne. Au nom du gouvernement camerounais et du chef de l’Etat, qui s’est personnellement investi pour obtenir cette libération, sans verser de rançon. Samuel Dieudonné Ivaha Diboua a aussi salué la bravoure de nos soldats qui ont réussi l’exploit de libérer ces otages, sans verser de sang, ni commettre de bavures.

Parmi les dix-huit personnes prises en captivité, il y avait dix-sept camerounais : deux femmes, trois enfants et douze hommes. Le sieur Oumar Adoum Ousman, 23 ans, de nationalité tchadienne, chauffeur de l’un des camions immobilisés, complète cet effectif qui a subi le calvaire pendant quatre jours et quatre nuits. « Nous étions tous enchaînés et personne ne bougeait, sans l’avis de nos ravisseurs. Ils ne nous maltraitaient pas, mais il n’y avait rien à manger. On se débrouillait. J’ai passé quatre jours sans me laver, ainsi que tous mes compagnons. C’était très difficile. Ils nous ont dit qu’on avait la chance, parce que lors de la première riposte de nos soldats, le 2 mai, aucune balle n’a atteint l’un d’eux. Sinon, ils n’allaient pas nous libérer », rapporte Foupowa Gnigni Mamoudou, enseignant.

Les témoignages de ces hommes et femmes qui ont retrouvé leur liberté sont très émouvants. « Ils nous ont dit dès le premier jour qu’ils ne sont pas de Boko Haram, ni les gens de la Séleka, encore moins ceux de l’Anti-balaka. Ils ont dit qu’ils sont des hommes de Abdoulaye Miskine. Ils veulent qu’on libère leur leader, et en retour, nous aussi, on sera libérés », déclare Micharo Harouna, chauffeur de la Toyota Corolla qui fait la ligne Garoua-Boulai – Bétaré-Oya. Aux premiers contacts, ces otages libérés, apparemment diminués, semblent en bonne santé. Personne d’eux n’a signalé un cas de maladie. Ils ont échangé avec les hommes de médias de l’Est et assisté à la réunion d’encouragements présidée par le gouverneur à Mombal. Après cette rencontre, ils ont tous été transportés à Bertoua pour les visites d’usage et formalités d’enquêtes. Et les quatre voitures immobilisées à la brigade de gendarmerie de Garoua-Boulaï seront restituées aux légitimes propriétaires.

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