La rocambolesque pseudo-démission d’Eto’o à la Fecafoot Une mise en scène pour sauver les meubles ?

Samuel FECAFOOT

Ce lundi 5 février, Samuel Eto’o a fait vivre un moment surréaliste aux membres du Comité Exécutif de la Fecafoot. Arrivant avec 1h30 de retard à la réunion, le président de la fédération camerounaise de football leur a froidement annoncé sa volonté de démissionner, exigeant dans la foulée qu’ils fassent de même !

Ce n’est pas la première fois qu’Eto’o use de ce genre de coup de pression. Déjà lors de l’assemblée générale du 27 août 2022, il avait fait mine de jeter l’éponge face aux contestations avant de se voir finalement réaffirmé dans ses fonctions. Une stratégie éprouvée pour obtenir le soutien des troupes…

Un président fragilisé

Sauf que cette fois, la situation du président de la Fecafoot est autrement plus fragile. Visé par de lourdes accusations de la part d’anciens cadres ayant fuité dans la presse, Eto’o est dans le collimateur de la CAF et de la FIFA qui enquêtent actuellement sur des soupçons de matchs truqués, d’abus de pouvoir et de diffusion de fausses informations.

Dernier baroud d’honneur ?

Conscient que son éjection n’est plus un fantasme, Samuel Eto’o tente ainsi un ultime baroud d’honneur pour sauver son poste, quitte à recourir aux pires méthodes de manipulation affective. Car dans cette tragicomédie du 5 février, l’émotionnel a très vite pris le pas sur la raison…

Des pleurs et des cris

Aux annonces fracassantes du président de la Fecafoot ont ainsi répondu un concert de pleurs et de cris de la part de certains membres, le suppliant de rester en place. Une scène surréaliste digne de la fin du règne de Mobutu au Zaïre. Certains y ont même mis la forme, tel Norbert Fouedjeu se jetant littéralement sur Eto’o pour l’empêcher de quitter la pièce. Une mise en scène bien huilée ?

Tous les Camerounais représentés

Comble du cynisme, le casting de cette tragicomédie avait même été savamment pensé pour donner l’illusion d’un large soutien populaire : avec Norbert Fouedjeu pour l’Ouest, Abdoul Karimou pour le Grand Nord et Céline Eko pour le Grand Sud, toutes les régions étaient représentées pour supplier le « sauveur » Eto’o de rester !

Des têtes vont tomber

Au final, après moult lamentations, Samuel Eto’o a fini par « céder » aux « supplications » de ses troupes. Non sans annoncer au passage le départ programmé de Rigobert Song à la tête des Lions et s’en prendre violemment à Geremi Njitap. Le message est clair : des têtes vont tomber. Quitte à foutre le feu pour masquer sa propre fragilité ? L’avenir le dira…

En attendant, cette tragicomédie burlesque restera dans les annales. Et pose de nombreuses questions : jusqu’où Eto’o est-il prêt à aller pour se maintenir au pouvoir ? Peut-on encore prendre au sérieux la gouvernance et la crédibilité de la Fecafoot après un tel spectacle ? Une chose est sûre : le Cameroun du football mérite mieux que cette triste farce.

Par Franck Olivier Moukoko pour 237online.com

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