Cameroun : L’ignames bouillies est ma source de revenus depuis 15 ans

Vendeuse ignames bouillies

Carine N. La trentenaire vend des ignames bouillies. Une activité qu’elle a apprise auprès de sa mère.

Le corps bien couvert d’un blouson de couleur bleu, un pantalon enfilé dans des chaussettes, Carine N. est de retour du marché ce mercredi 21 juillet 2021. Sur une moto, elle tient son sac d’ignames. Sous la fraicheur matinale, la jeune dame se rend après deux jours au quartier Carrière au lieu-dit Flamenco Hotel pour se procurer ce tubercule. Issue d’une famille modeste et nombreuse, Carine N. s’est lancée dans la vente de l’igname bouillie dans la ville de Yaoundé. Femme au teint clair, la dame exerce cette activité depuis plus de 15 ans. Grâce à ce job, elle peut subvenir aux besoins de sa famille. Titulaire d’un brevet d’études de premier cycle, Carine N. va mettre une pause à ses études faute de moyens financiers. Née d’une maman commerçante de ce tubercule, Carine va apprendre auprès de celle-ci et va s’y mettre. « J’aidais ma mère à faire cuire les ignames pour aller les vendre. Avec le poids de l’âge et l’insuffisance des finances, j’ai dû arrêter les études pour voler de mes propres ailes. C’est ainsi que je me suis lancée dans la vente des ignames bouillies », confie-t-elle toute souriante.

Avec enthousiasme, la commerçante raconte ses journées. Un travail qu’elle sait bien faire. « Je sors de la maison tous les deux jours à 5 h du matin pour aller m’approvisionner. Nous avons un fournisseur du coté de Flamenco. Les ignames viennent de l’Ouest. Elles sont expédiées à 19 h et arrivent à l’agence vers 4h. Il faut y aller tôt pour avoir un sac », indique-t-elle. « Le processus de préparation est simple. Il faut bien laver ses ignames et les mettre dans une grande marmite. Y ajouter de l’eau et les recouvrir des feuilles de bananiers. La cuisson peut durer une ou deux heures », explique la commerçante.

Un travail que Carine N. a bien appris auprès de sa maman, elle va également transmettre cet héritage culinaire à deux de ses filles dans les mêmes conditions d’apprentissage bien qu’elles soient scolarisées. Aujourd’hui, la mère de famille est fière d’elle car elle peut subvenir aux besoins de sa progéniture. « Un sac de 25 kg d’ignames crues coûte 20 .000 à 25.000 Fcfa. Tous les soirs également, à partir de 16 h, je sillonne les rues pour écouler ma marchandise. Je peux avoir 8.000 à 10.000 Fcfa de bénéfice sur un sac de 25 kg. Par mois, je peux me retrouver avec 30.000 voire 40.000 Fcfa de bénéfice », confie la dame. Les prix varient en fonction de la grosseur. Nous avons 100, 150, 200 et 500 Fcfa », ajoute-t-elle.
Malgré la rentabilité de cette activité commerciale, Carine N. a d’autres ambitions. « Je compte arrêter bientôt avec la vente des ignames. Je pense à une nouvelle activité. Les gens ne s’intéressent plus aux nourritures traditionnelles puis que l’igname jaune en fait partie. Pour faire écouler un sac de 25 kg, cela prend trois jours. Ce qui n’était pas le cas avant », confie Carine. Pour rendre appétissant ce tubercule, dame Carine les accompagne de petits mets d’arachides.

Marie Laure Mbena (Stg)

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