Dans un climat de tensions croissantes, les dirigeants ouest-africains se réunissent ce dimanche 15 décembre 2024 pour un sommet crucial de la CEDEAO.
L’axe Niger-Mali-Burkina Faso, désormais proche de Moscou, cristallise toutes les attentions. Leur annonce de retrait de la CEDEAO, effective dès janvier 2025, ébranle les fondements mêmes de l’organisation sous-régionale. La récente décision du général Assimi Goïta d’exempter de visa les ressortissants de la CEDEAO pour l’espace AES (Alliance des États du Sahel) semble être un pied de nez diplomatique qui complexifie davantage la situation. Cette manœuvre pourrait redessiner profondément la carte géopolitique ouest-africaine.
Une fracture régionale inquiétante au Sahel
La recrudescence des attaques terroristes dans la bande sahélienne pose un défi existentiel à la stabilité régionale. Les trois États dirigés par des juntes militaires, devenus le nouveau terrain de jeu de l’influence russe, constituent désormais une épine dans le pied de la CEDEAO. Cette situation critique exige une réponse coordonnée, transcendant les clivages politiques actuels.
Le volet économique n’est pas en reste. La mise en œuvre du programme de libéralisation du commerce et le paiement de la taxe communautaire par les États membres constituent des enjeux cruciaux pour la survie économique de l’organisation. Dans un contexte où certains membres clés menacent de partir, la question de la viabilité financière de la CEDEAO se pose avec acuité.
Une médiation à l’épreuve du réalisme politique
Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye, nommé médiateur par son homologue nigérian Bola Tinubu, présentera son rapport lors de ce sommet. Sa mission s’annonce particulièrement délicate dans un contexte où le dialogue semble de plus en plus compromis. Les observateurs s’interrogent sur la capacité réelle de la CEDEAO à maintenir son influence face à l’émergence de nouvelles alliances régionales.
Cette rencontre au sommet pourrait bien marquer un tournant décisif dans l’histoire de l’intégration ouest-africaine. Les décisions qui en découleront auront des répercussions majeures sur l’avenir de la coopération régionale et la stabilité du continent.