Sécurité sanitaire des aliments : Le Cameroun parmi les mauvais élèves

marché Sandaga

Dans une sortie épistolaire ce 07 juin, la Coalition des Consommateurs Camerounais lance un appel à l’union des forces, des moyens et des expertises pour contribuer à une nourriture sûre et une bonne santé.

«Des aliments sains pour un avenir sain ». C’est sous ce thème que la Communauté internationale a observé, le 07 Juin 2021, la 3ème Journée Internationale de la Sécurité Sanitaire des Aliments (Jissa). « L’événement nous rappelle que la consommation et la production d’aliments sûrs ont des effets bénéfiques immédiats et à long terme sur les personnes, la planète et l’économie », écrit Prince Mpondo, président de la Coalition des Consommateurs Camerounais (Ccc). Au Cameroun, « les problèmes de sécurité sanitaire des aliments se posent avec acuité. Au quotidien, l’on observe que le pain, l’eau minérale et les boissons gazeuses conditionnées dans les bouteilles en matière plastique, font l’objet d’une mauvaise manipulation par certains vendeurs » décrie-t-il.En effet, le pain est vendu à l’air libre sans respect des règles élémentaires d’hygiène. Les eaux de Boisson dites minérales, les boissons gazeuses sont exposées au soleil en violation des consignes édictées sur l’étiquette.

Le risque de réaction chimique et d’altération du goût et de la qualité du produit, ne va pas sans conséquence pour la Santé des Consommateurs. Les produits contrefaits et de la contrebande inondent le marché de même que l’on observe parfois dans les grandes surfaces, la présence des produits périmés.Dans un contexte de décentralisation, la sécurité sanitaire des aliments reste un grand défi à relever au regard des clichés.Dans les marchés, les aliments sont vendus dans un environnement insalubre, exposés à de nombreux agents pathogènes. La Coalition déplore aussi, les pratiques agricoles inadéquates, l’hygiène insuffisante à tous les stades de la chaîne alimentaire, l’absence parfois des mesures préventives dans le cadre des opérations de transformation et de préparation des aliments, l’utilisation à mauvais escient de produits chimiques, la contamination des matières premières, des ingrédients et de l’eau, des conditions inadéquates ou impropres de transport et d’entreposage. A son grand désarroi, les consommateurs dans leur majorité brillent par leur insouciance et négligence. Alors que le cadre législatif, réglementaire et institutionnel national en matière de sécurité sanitaire des aliments présente encore de nombreuses failles et insuffisance.

Réglementation faillible

Après l’adoption de la loi n° 2018/ 020 du 11 décembre 2018 portant loi-cadre sur la sécuritaire des aliments, ses textes d’application restent attendus. En outre, le pays ne dispose pas encore d’un document de politique et de stratégie sur la sécurité sanitaire des aliments. Face à cette situation et en s’inspirant de l’appel international à l’action, la Coalition des consommateurs Camerounais exhorte le gouvernement à adopter et à mettre en œuvre les réglementations adéquates afin de garantir une nourriture sûre et nutritive pour tous; invite les agriculteurs et les producteurs d’aliments à cultiver et à produire sans risque en adoptant les bonnes pratiques;demande aux exploitants (commerçants, distributeurs…), de manipuler de manière adéquate, les aliments qu’ils mettent à la disposition des consommateurs;Encourage les consommateurs à être plus vigilants et à apprendre à reconnaitre les aliments sains et sûrs pour préserver leur santé.

Selon l’Oms, les aliments impropres à la consommation contenant des bactéries, des virus, des parasites ou des substances chimiques nocives provoquent plus de 200 maladies, allant de la diarrhée au cancer. Les enfants de moins de 5 ans supportent 40 % de la charge de morbidité imputable aux maladies d’origine alimentaire et 125 000 en meurent chaque année. Les maladies d’origine alimentaire entravent le développement socio-économique en sollicitant lourdement les systèmes de soins de santé, et en portant préjudice aux économies nationales, au tourisme et au commerce.

Nadège Christelle BOWA

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