L’affaire des semences non germées offertes par l’honorable Guillaume Mbakam aux femmes de Penka-Michel ne cesse de prendre de l’ampleur. Ce qui semblait n’être qu’un incident agricole isolé pourrait bien se transformer en véritable catastrophe politique pour le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC) dans cette région traditionnellement acquise au parti au pouvoir.
Un terrain électoral désormais stérile pour le parti au pouvoir
Au-delà du fiasco agricole, c’est toute l’image du RDPC qui se retrouve ternie dans l’arrondissement de Penka-Michel et ses environs. La base électorale du parti présidentiel repose largement sur les femmes rurales, précisément celles qui se sentent aujourd’hui trahies par ce don empoisonné.
« Ces semences qui ne germent pas sont devenues le symbole de toutes les promesses non tenues« , confie sous couvert d’anonymat un notable de Bansoa. « L’honorable a semé la discorde dans sa propre circonscription. Les femmes en colère représentent des centaines de voix perdues, sans compter leurs maris et enfants majeurs qui voteront certainement contre le RDPC aux prochaines échéances. »
L’impact politique pourrait s’étendre bien au-delà des localités directement touchées. Déjà, des témoignages recueillis à Balesing, Bansoa et Bamendou indiquent que cette affaire est devenue le sujet principal de discussion dans les marchés, les églises et les réunions communautaires. Les opposants locaux au RDPC ne manquent pas d’exploiter cette situation, utilisant l’image des champs stériles comme métaphore du bilan du parti au pouvoir.
Des tentatives de réparation jugées insuffisantes
La promesse de l’honorable Mbakam de distribuer un camion d’engrais est perçue comme une réponse dérisoire face à l’ampleur des dégâts. « À quoi sert l’engrais sans semences viables? », s’interroge une cultivatrice de Bamendou. « C’est comme nous offrir du carburant après avoir cassé notre voiture. »
Selon plusieurs observateurs politiques contactés par 237online.com, le RDPC pourrait perdre jusqu’à 30% de ses voix habituelles dans cette circonscription lors des prochaines élections, un revers potentiellement critique dans une région où les scores se jouent parfois à quelques centaines de voix près.
« Le problème n’est pas seulement matériel, c’est une question de dignité« , explique un enseignant de Penka-Michel. « Ces femmes se sont senties humiliées, traitées comme des pions dans un jeu politique. Elles n’oublieront pas cette expérience de sitôt. »