Saccage de l’Ambassade du Cameroun en France: Les brigades anti-sardinards ont volé 49 millions de Fcfa et des documents importants

L’enquête ouverte livre ses premiers secrets Selon différentes sources, les brigades anti-sardinards, le 26 janvier 2019, ont volé 49 millions de Fcfa (75 000 euros).

Mais aussi des passeports diplomatiques et d’importants documents. L’accès aux locaux a été facilité par des complicités internes.

Plus d’une semaine après les scènes de démolition et de destruction des biens à l’ambassade du Cameroun à Paris en France, la sérénité est loin d’être revenue dans ce vaste bâtiment du 16e arrondissement de Paris. D’après des indiscrétions, le chargé d’affaires par intérim, Antoine Ahmadou, a dressé, courant de la semaine dernière, un rapport non encore exhaustif des faits et effets emportés par les brigades anti-sardinards, au ministre des Relations extérieures, Lejeune Mbella Mbella. L’on sait par exemple que les assaillants ont emporté un sac de documents parmi lesquels des correspondances diplomatiques hautement sensibles. Une enveloppe d’un peu plus de 49 millions de Fcfa (75 000 euros) a été volée. Il s’agit notamment de l’argent pris dans différents bureaux dont celui de l’ambassadeur et surtout du Fonds de la mutuelle du personnel de l’ambassade.
Dans le même ordre d’idées, la bande à Robert Wanto Waffo a pris possession des cartons de vin trouvés dans les locaux et surtout du champagne. D’après les différentes sources contactées, une partie de cette boisson a été consommée au cours de l’expédition. Le document transmis au ministre Mbella Mbella rapporte que Robert Wanto Waffo, dit général des brigades anti-sardinards, a sonné la charge affirmant que 12 des leurs avaient été tués par les forces de sécurité au Cameroun. «Un développement qui exigeait selon lui, des mesures de rétorsion contre l’Etat du Cameroun à travers son ambassade en France. Aussi a-t-il ordonné à ses combattants de se diriger vers l’ambassade, l’occuper, prendre le contrôle des lieux, causer le maximum de dégâts possibles», rapporte Antoine Ahmadou. Une autre source à l’ambassade précise que la première vague constituée de quelques personnes redoutait une résistance. «C’est lorsqu’ils ont constaté qu’il n’y avait personne qu’ils ont battu le rappel des troupes».

Diversion

Toujours est-il qu’alors que certains tentent de faire diversion, tout le monde a encore en mémoire, les vidéos tournées en direct et quasiment devenues virales et montrant Robert Wanto Waffo bien identifiable et désormais bien identifié. Debout sur la table de travail du chef de la mission diplomatique, l’homme pontifiait attribuant les bons et mauvais points à Maurice Kamto et Paul Biya. S’il a installé le premier, il a déchu le second dont il a déchiré les photos devant caméras. Des sources concordantes à l’ambassade du Cameroun en France, les accès aux locaux ont été facilités par des mains internes. De toutes les façons une fois à l’intérieur, «les assaillants ont cassé une porte donnant accès au secrétariat du consulat. Et c’est dans l’un des tiroirs que le chef de bande trouvera la clé qui va permettre d’ouvrir sans effraction et de circuler dans le reste de la maison sans la moindre inquiétude». Toujours d’après une source
introduite, «la bande à Wanto est entrée dans le bureau de l’ambassadeur, par une issue pas vraiment connue du personnel. C’est une porte attenante à la salle des conférences du cabinet. Elle n’est ni une porte de service, ni une porte d’accès pour l’ambassadeur lui-même. C’est la preuve que les habitués des lieux ont facilité cette opération». A côté de ces premiers éléments, il apparaît que ceux qui fréquentent la représentation diplomatique du Cameroun en France ont dû s’impliquer à la réalisation de ce raid. D’abord parce qu’on ne le dira jamais assez, le service de sécurité interne de l’ambassade n’était pas en place comme c’est généralement le cas les week- ends. Différentes sources approchées étant formelles que le contrat de service qui lie cette institution à cette unité de sécurité, exclut le weekend. Ceci veut dire que malgré la menace et toutes les alertes, aucune mesure urgente n’a été prise pour sécuriser les locaux de l’intérieur. Autre dysfonctionnement, d’ordinaire, les jeunes du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) avec le concours de leur service de sécurité sont mis à contribution pour contenir les manifestations éventuelles à la Porte d’Auteuil.

Mise à sac

Cette fois, ni ce dispositif, ni les unités de sécurité de la police française pourtant postées à cette adresse depuis la présidentielle d’octobre 2018, n’étaient en place. Une situation que les enquêteurs ont du mal à comprendre. Le samedi 26 janvier 2019, environ 50 membres des brigades anti-sardinards prennent d’assaut l’ambassade du Cameroun en France. Ils saccagent notamment des portraits du chef de l’État, mettent à sac du bureau du consul général, du cabinet de l’ambassadeur, du bureau du chef d’antenne Dgre avec de précieux documents emportés. Ils vont au passage emporter des cachets. L’évaluation des dégâts se poursuit d’ailleurs. De 19h00 à 21h, ces manifestants qui se filmaient en direct sur la plate-forme Facebook Live vont régner sur la représentation diplomatique avant d’en être délogés par la gendarmerie française qui va procéder aux interpellations avant de relâcher tout le monde. Au moment des faits, certains responsables de l’ambassade comme le percepteur Ketchankeu, étaient au Cameroun dans le cadre de la rencontre annuelle des services centraux et déconcentrés du ministère des Finances. Approchés les services financiers sont formels qu’ils n’ont pas fait l’objet de l’attaque grâce au système de sécurité particulièrement robuste de cette partie de la portion du territoire camerounais en France.

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