Réseaux sociaux: L’amplificateur du discours haineux au Cameroun

Réseaux sociaux

Ces plateformes numériques servent de terrain d’expression d’un discours ethnique, d’un repli identitaire et d’une montée en puissance du tribalisme au Cameroun.

Qui dira qu’il n’a pas encore été témoin d’une publication à caractère tribal, violent ou haineux sur les plateformes numériques ? certainement aucun Camerounais. En effet au quotidien, les réseaux sociaux à l’instar de Facebook, WhatsApp ou encore Telegram servent de vitrine au discours haineux exprimés par de milliers de Camerounais.

Certaines pages en ont d’ailleurs fait leur activité principale sur Facebook mais se réclament pourtant républicaines et patriotiques. Celles-ci sont suivies par des milliers d’internautes partisans et non partisans de ces pratiques. Chose curieuse quand on sait que la diversité culturelle, ethnique et tribale a toujours représentée une richesse pour le Cameroun.

Conscient de ces dérives et de leur ampleur aussi bien sur les réseaux sociaux que sur les plateformes traditionnelles, l’organe de régulation des médias qu’est le Conseil national de la communication (CNC) a organisé en septembre dernier un séminaire à l’intention des professionnels des médias. « De plus en plus, l’on observe dans les médias, la publication d’informations et la diffusion de programmes mettant en exergue des paroles haineuses et des propos incitant à la violence. Comme conséquence de ce qui précède, l’intolérance et le terrorisme s’activent au quotidien à disséminer une nuisance universelle, qui produit des dégâts incommensurables. Ce déferlement généralisé de la haine trouve souvent un terrain d’expression dans les médias.

Au Cameroun, tout l’espace médiatique est concerné, qu’il s’agisse de l’audiovisuel, de la presse écrite ou de la cyberpresse où l’urgence est le plus signalée (…) Il s’avère indispensable de réduire le discours de haine à sa plus simple expression dans les médias, dont la double fonction d’information et de reliance sociale doit privilégier les valeurs essentielles que sont la sincérité, l’objectivité, l’honnêteté et le patriotisme ».
Neuf mois après ledit séminaire, le constat est clair : le Cameroun continue de faire face au regain de tribalisme marqué par un discours de plus en plus ethnique et un repli identitaire sur les réseaux sociaux. Pour l’expert consultant en droit international des investissements, médias et Laws conseils, l’objectif ce cette montée du tribalisme sur ces plateformes numériques est de « positionner l’ethnie autant que possible au cœur de l’échiquier national pour profiter des meilleures positions de représentation et bénéficier de la plus grosse part dans la redistribution des rentes issues du partage du gâteau national ».

L’essentiel du Cameroun N°253 p6

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