Alors que beaucoup de personnes s??abonnent de plus en plus dans ce circuit d??approvisionnement en médicaments et autres conserves, les dangers sur la santé continuent de planer. Il y a quelques semaines, les antirétroviraux, retrouvés chez les commerçants de la rue à Yaoundé et Douala, défrayaient la chronique. Et beaucoup ont longtemps spéculé sur les consommateurs de ces produits disponibles gratuitement dans les structures agréées, mais surtout sur la qualité de ces médicaments et les effets sur la santé. Et puis, les préservatifs, de qualité douteuse ont également fait leur apparition dans les besaces de jeunes vendeurs ambulants
de Yaoundé. De nos jours au Cameroun, on trouve un peu de tout dans le secteur informel, même des produits laitiers, reconnus pour leur délicatesse, tant en matière de conservation qu??en conséquences néfastes pour l??organisme. Et là encore, les mêmes interrogations reviennent. Pour ce qui est de l??origine, on assiste à un véritable match de ping-pong entre les revendeurs et les grands distributeurs. « Ce sont certains médecins qui nous livrent des médicaments et la plupart du temps, ce sont des produits de promotion qu??ils ont reçu et veulent se faire un peu d??argent », affirme un « pharmacien » de la rue. Mais un autre déclare se ravitailler directement chez les grossistes. « C??est pour cela que nous sommes moins cher, car nous ne sommes pas soumis aux mêmes charges que les pharmaciens d??officine », lance ce commerçant. « Je suis sûr que ces vendeurs fabriquent ces médicaments eux-mêmes. J??ai longtemps acheté les médicament en route parce qu??il étaient à ma portée. Mais j??ai un jour découvert qu??il ne s??agissait que de farine et j??ai abandonné. Surtout que mon mal ne guérissait pas », souligne Etienne M., agriculteur. Pourtant les grossistes nient toute relation avec ces opérateurs. L??un d??eux affirmait encore tout récemment ne distribuer que des préservatifs de la marque Prudence, taxant les autres étiquettes de clandestines. Idem pour les produits laitiers, notamment le fromage ou le lait concentré, des marques peu connues du consommateur. Quant aux effets sur la santé, ils ne sont plus à prouver. Même si ces produits sont bons à l??origine, les conditions de conservation les détériorent rapidement. « Un préservatif doit être gardé dans un endroit frais et humide, à l??abri de la lumière solaire directe », affirme le Dr Loudang née Marlyse Meguieze, inspecteur général des services pharmaceutiques au Minsanté. Et les mêmes conditions sont requises pour les autres produits pharmaceutiques et davantage encore pour les dérivés du lait. Il y a donc à craindre lorsque ces articles sont exposés en longueur de journée au soleil. D??ailleurs, dans les officines on reçoit déjà des plaintes pour irritations après usage des condoms achetés dans la rue. Sans parler des maux de ventre survenus après ingurgitation de denrées aux origines et au conditionnement non certifiés. Chacun est donc appelé à faire preuve de prudence et de bon sens au moment de se ravitailler.Jocelyne NDOUYOU-MOULIOM, CT
