Une enquête vient d??être bouclée dans cette structure. Plus de peur que de mal pour les responsables qui peuvent souffler. Après des soupçons de détournements de deniers publics aux port et aéroport international de Douala, une investigation demandée par le procureur de la République a été menée dans ces services déconcentrés dépendant de la délégation régionale de la santé publique pour le Littoral. Après avoir passé au peigne fin tiroirs, interrogé les suspects et vérifié la documentation portée à leur appréciation, les fins limiers de la gendarmerie nationale n??ont rien trouvé de compromettant pour les responsables de cette structure. De quoi réjouir Dr André Arsène Bita
Fouda, délégué régional de la santé publique pour le Littoral qui a toujours cru en l??innocence des responsables de ces postes de santé aux frontières. Joint au téléphone, ce médecin de santé publique se veut serein. «L??enquête a été bouclée et rien de grave n??a été trouvé. Ce qui prouve que ces soupçons de détournement n??étaient qu??un tissu de mensonges. Ces accusations ont été faites par des personnes qui ont des choses à se reprocher». Dans la foulée de ces investigations de la gendarmerie, on note une mutation des agents d??appui. «Ce ne sont pas des affectations disciplinaires comme certaines rumeurs veulent le faire croire. C??est tout simplement un redéploiement du personnel pour plus d??efficacité et de rentabilité. Je dis qu??il est impossible de détourner l??argent dans ces postes sans se faire arrêter. Même le Trésor a fait la même enquête pour les mêmes résultats», avoue Dr Bita Fouda. Malgré le rapport de la gendarmerie nationale qui tend à dédouaner Richard Esso (chef de poste au Pad) et ses collaborateurs les plus proches, accusés de bénéficier du soutien moyennant rançon du délégué régional de la Santé pour détourner les fonds générés par ce poste, certaines sources introduites parlent de complaisance des forces de l??ordre. «Les gendarmes n??ont pas bien travaillé et ont été influencés pendant l??enquête. Je parie que certains dossiers ont été cachés, surtout que ces responsables ont des doubles documents. Il faut que les experts du Trésor public non seulement viennent enquêter, mais passent des jours entiers dans ce poste pour voir comment on vole. Ce sont des millions qui y sont distraits chaque mois. Le fait de n??avoir rien trouvé ne veut pas dire qu??ils ne volent pas. Ils sont seulement futés, mais tôt ou tard, ils tomberont. Le délégué ne peut pas les protéger éternellement». En attendant, une autre mission de contrôle est annoncée dans ce poste de santé aux frontières au moment où le personnel vit sous la pression d??une épée de Damoclès suspendue sur leurs têtes. «Nous avons beaucoup de problèmes dans la surveillance épidémiologique et en ce moment, nous sommes débordés. Quel temps matériel auront-ils pour faire ce dont ils sont accusés avec une gestion traçage des recettes ? Pendant que nous travaillons pour améliorer la santé des populations, d??autres nous jettent des peaux de banane sur la route», tranche Dr Bita Fouda.