Paul Biya a-t-il abandonné ses résidences ?

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Nous sommes dans la nuit du 1er octobre 2011. L??avion ayant à son bord le président Biya en provenance d??Abuja où il vient d??assister au cinquantenaire de la République fédérale du Nigeria, atterrit en urgence à l??aéroport international de Douala. Il n??y a pas de doute. Le chef de l??Etat va passer la nuit dans la capitale économique. Mais où alors ? Une équipe de la sécurité présidentielle est dépêchée au quartier Bonanjo, pour procéder aux vérifications

d??usage à la résidence présidentielle. Ces émissaires y font une découverte pour le moins spectaculaire : il y a de la moisissure partout, du mobilier a disparu, il y a des fissures au sol et sur les murs. Sur ces entrefaites, Paul Biya doit prendre la route la nuit. Il n??a de résidence à Douala que de nom.C??est à l??occasion de la pose de la première pierre des travaux du port en eaux profondes de Kribi que le président Biya aurait en réalité apprécié ses « palais ». Du moins, il y a séjourné à deux reprises. Chose du reste inimaginable quelques semaines auparavant. En effet, les visites du chef de l??Etat à l??intérieur du pays sont rares. Et le reflexe sécuritaire est allé grandissant, après les chaudes épreuves du début de son règne, marquées notamment par la tentative de coup d??Etat de 1984. « Pourtant, 100 millions de francs Cfa sont débloqués chaque année pour l??entretien des résidences présidentielles par le cabinet civil de la présidence de la République », témoigne un responsable de la sécurité. Ce dernier rappelle en outre l??épisode du palais de Garoua dont une partie du mobilier avait été emportée du temps où un certain Mounchipou Séidou était gouverneur de la province du Nord.Il fut pourtant une époque où les résidences présidentielles étaient bien fréquentées. Sous l??ère Ahidjo. Le tout premier président de la République du Cameroun y séjournait régulièrement. C??est d??ailleurs pour diminuer les coûts de ses séjours à l??intérieur du pays ainsi que ceux de l??hébergement de certains hôtes de marque que l??idée de ces résidences lui est venue. « Le président Ahidjo séjournait non seulement dans les résidences présidentielles, mais aussi chez certains patriarches à Douala », témoigne un officier supérieur de l??armée à la retraite. Il cite des séjours d??Ahidjo en son palais de Bonanjo, avec des visites, la nuit tombée, chez Tanko Hassan ou encore chez Tanko Ahmadou à Bonabéri.

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