Panama Papers: La Société générale impliquée

Société Générale

La banque française aurait créé 979 sociétés offshore via Mossack Fonseca, selon la révélation de « Panama papers » et l’enquête du Monde.
Le monde de la finance traverse l’un des plus grands scandales de son histoire. Plus de 100 médias répartis dans 77 pays, regroupés au sein du Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ), dévoilent depuis dimanche 3 avril dernier, le résultat d’une enquête de neuf mois. Intitulée « Panama Papers », elle rend publique l’identité des clients de Mossack Fonseca, une firme panaméenne chargée de créer et domicilier des sociétés basées dans des paradis fiscaux. « Panama papers » et Le Monde révèlent que la banque française, Société générale, est l’un des principaux clients de Mossack Fonseca. L’analyse des données de la firme panaméenne place la Société générale dans le « top 5 » des banques qui ont créé le plus grand nombre de sociétés offshore par son entremise, depuis la création de Mossack Fonseca en 1977 jusqu’en 2015. Elle compte à son actif 979 sociétés offshore, immatriculées par Mossack Fonseca, derrière la britannique HSBC (2 300 sociétés), les suisses UBS (1 100 sociétés) et Crédit Suisse (1 105 sociétés), toutes trois poursuivies dans des scandales de fraude fiscale. Selon « Les Echos », deux tiers de ces entités offshore ont été créées par sa filiale SG Bank &Trust Luxembourg, qui a choisi d’en domicilier une bonne partie dans les paradis fiscaux des Seychelles et des îles Vierges britanniques. Le tiers restant a été commandé par la SG Private Banking de Genève, qui les a enregistrées au Panama, et par sa filiale des Bahamas, la SG Hambros Bank & Trust. L’étatmajor de la banque avait pourtant affirmé vouloir cesser toutes ses activités avec le Panama dès 2010, en annonçant la fermeture de sa filiale locale. Depuis la crise financière de 2008, les banques défendent en effet leur recentrage sur le financement de l’économie réelle, et la fin des activités opaques et risquées. Elles sont censées avoir quitté les paradis fiscaux opaques et non coopératifs dans la lutte contre le blanchiment de capitaux, et n’y mener aucune activité commerciale. Une enquête planétaire réalisée par une centaine de journaux sur 11,5 millions de documents qui a révélé des avoirs dans les paradis fiscaux de 140 responsables politiques ou personnalités de premier plan. Parmi les responsables politiques africains mentionnés figurent Jaynet Désirée Kabila Kyungu (députée et sœur jumelle du président de la RDC, Joseph Kabila), Abdeslam Bouchouareb (député et ministre algérien de l’Industrie et des Mines), José Maria Botelho de Vasconcelos (ministre angolais du Pétrole), Kalpana Rawal (vice-présidente de la Cour suprême du Kenya), Bruno Jean-Richard Itoua (ancien ministre de l’Energie et de l’Hydraulique et actuel ministre de la Recherche scientifique et de l’Innovation technique du Congo-Brazzaville). Aucun chef d’Etat africain en exercice n’est pour l’instant cité dans l’affaire, en revanche des proches de certains y figurent. Parmi eux, on compte Clive Khulubuse Zuma, le neveu du président Sud-africain Jacob Zuma, Mamadie Touré, la 4e épouse de l’ancien chef de l’État guinéen, Lansana Conté (qui est déjà abondamment citée dans une affaire de corruption minière dans le Simandou), Mounir Majidi, le Secrétaire particulier du roi du Maroc, Alaa Moubarak, le fils aîné de l’ancien président égyptien, mais aussi John Addo Kufuor, le fils aîné de l’ancien président ghanéen John Kufuour. Enfin, le banquier ivoirien Jean-Claude N’Da Ametchi, ancien proche du président Laurent Gbagbo et aujourd’hui proche de Charles Konan Banny, détient, selon les documents du ICIJ, des actifs dans une société offshore et un compte à Monaco.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *