Le Mobile Money s’impose comme le moyen de paiement préféré des Camerounais.
Selon un rapport récent de la BEAC, plus de 3,5 milliards d’opérations ont été enregistrées en 2023, confirmant la domination du Cameroun dans la zone Cemac.
« Désormais, même le vendeur de beignets reçoit par MoMo ! », lance un commerçant hilare du marché Mokolo.
Entre accessibilité, rapidité et confiance, ce système bouleverse les habitudes financières. Mais cette révolution numérique peut-elle remplacer complètement l’argent liquide au Cameroun ?
📲 Mobile Money Cameroun 2025 : un succès qui ne faiblit pas
Le rapport de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) révèle que le Cameroun représente 63,58 % du volume total des transactions Mobile Money dans la Cemac.
Avec 24,86 millions de comptes actifs, le pays devance largement le Gabon et le Congo.
« C’est un moyen simple, sûr et rapide », explique Viviane Ebang, commerçante à Yaoundé. « Plus besoin d’aller à la banque pour recevoir de l’argent, tout se fait sur le téléphone ! »
En valeur absolue, le flux d’argent échangé par Mobile Money est passé de 23 312 milliards de F CFA en 2022 à 28 911 milliards en 2023, soit une hausse de 24 %.
💰 Le moteur de la nouvelle économie camerounaise
Au Cameroun, le Mobile Money ne se limite plus aux transferts.
Il permet désormais le paiement de factures, l’achat de crédit téléphonique, ou encore les transactions scolaires et administratives.
« Même nos élèves paient les frais d’examen via MoMo ! », confie un proviseur d’un lycée public de Douala.
L’achat de crédit téléphonique via Mobile Money reste le premier service marchand avec 818 millions de transactions enregistrées en 2023.
Les prestataires comme MTN MoMo et Orange Money multiplient les campagnes de fidélisation : opérations gratuites, bonus, et formation des petits commerçants.
Cette démocratisation du paiement numérique a aussi contribué à l’inclusion financière des populations rurales, souvent éloignées du système bancaire classique.
⚠️ Défis et perspectives : entre contrefaçons et régulation
Malgré sa croissance, le secteur n’est pas exempt de défis.
La BEAC souligne la nécessité d’un meilleur encadrement des prestataires et de l’assainissement du fichier client pour lutter contre les fraudes et l’usurpation d’identité.
Parallèlement, la concurrence s’intensifie avec l’arrivée de nouveaux acteurs et de banques digitales locales.
Mais pour de nombreux experts, cette expansion confirme une chose : le Mobile Money est désormais au cœur de la transformation économique camerounaise.
« C’est la plus grande innovation financière depuis la microfinance », estime Jean-Claude Eko’o, analyste à Yaoundé.
En quelques années, le Mobile Money au Cameroun est passé du statut d’outil pratique à celui de colonne vertébrale de l’économie locale.
Mais avec l’essor fulgurant du numérique, une question persiste : jusqu’où ira cette révolution mobile ?
