Manifestation 26 janvier : Plus de 80 militants du MRC en prison

Après la mise en détention provisoire de Maurice Kamto mardi dernier, d’autres militants du Mouvement pour la renaissance du Cameroun ont été
inculpés hier par le juge d’instruction du tribunal militaire.

La sécurité était toujours renforcée hier 13 février 2019 non loin du tribunal militaire à Yaoundé. Au niveau du rond-point Intendance ainsi que le long de la Rue Fonader, des véhicules pleins de policiers étaient visibles. Déférés depuis mardi soir devant le Commissaire du gouvernement, plus de 100 militants du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) ont passé la nuit de mardi à mercredi dans la salle d’audience du tribunal militaire de Yaoundé. « Les gens ont dormi à même le sol. Après l’inculpation du président Maurice Kamto et certains de ses proches collaborateurs, les autres militants n’ont pas été ramenés dans leurs différentes cellules où ils étaient en garde à vue » , explique Me Emmanuel Simh. Hier aux environs de 10h, le passage des militants devant le juge d’instruction s’est poursuivi. « Nous n’avons pas encore un bilan consolidé des gens inculpés. Mais jusqu’à ce mercredi à 17h30mn, je peux vous confirmer qu’au moins 80 personnes ont été inculpées et placées sous mandat de dépôt. Certains militants ont été libérés sous caution. D’autres n’ont toujours pas rencontré le juge d’instruction » , affirme Me Sylvain Souop.

C’est dans la nuit de mardi à mercredi que Maurice Kamto a été placé en détention provisoire à la prison principale de Kondengui pour hostilité à la
patrie, tentative d’insurrection, rébellion… Célestin Djamen, Alain Fogue Valséro et Paul Eric kingue ont également été placés sous mandat de
détention provisoire pour les mêmes faits. Depuis hier, certains partis politiques de l’opposition à l’instar du Cameroon people’s party ont dénoncé
ces arrestations dont certains cadres du Mrc font l’objet. Maurice Kamto ainsi que plusieurs de ses collaborateurs ont été interpellés le 28 janvier
2019 à Douala. On leur reproche d’avoir organisé une manifestation non autorisée, le 26 janvier dernier à Douala, Yaoundé, Bafoussam et Dschang. A
Douala, trois manifestants ont été blessés par balle. Le ministre de l’Administration territoriale avait pourtant démenti en disant qu’aucun
manifestant n’avait été blessé par balle. Certaines institutions à l’instar de l’Union européenne ont condamné l’usage de la force disproportionnée
pour réprimer ces manifestations « pacifiques ».

La marche de protestation du Mrc avait pour objectifs de dénoncer les violences dans le Nord-ouest et le Sud-ouest, le fiasco du retrait de
l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations au Cameroun et « le hold-up « électoral » lors des élections présidentielles du 7 octobre 2018. 24h
après la tenue des élections présidentielles, Maurice Kamto, le candidat du Mrc s’était autoproclamé vainqueur. Lors d’une conférence de presse
organisée le 8 octobre 2018, il avait invité le président Paul Biya à préparer une transition pacifique. Les résultats officiels proclamés deux semaines
après l’élection présidentielle par le Conseil constitutionnel ont reconnu Paul Biya comme le vainqueur avec un score d’un peu plus de 71% contre
14% pour Maurice Kamto. Malgré les résultats officiels publiés par le Conseil constitutionnel, le Mrc a décidé de mettre en place un plan de
résistance pour réclamer sa victoire.

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