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L'ouverture sur le Cameroun

L’Union Européenne stimule la coopération décentralisée à l’Ouest et au Nord-Ouest

Union Européenne

À Bafoussam, au pas de la mobilité urbaine et de la citoyenneté…

Le maire de la ville Roger Tafam compte sur l’UE pour initier des entités communales à vocation industrielle et commerciale.

Incontestablement, la physionomie de la ville de Bafoussam a changé ces derniers temps. La circulation routière y est impeccable et fluide. Il y est aussi facile de quitter son domicile logé dans un quartier à forte densité humaine tel Tyo-village ou Tougang village(dans la commune de Bafoussam IIème) pour rejoindre le centre commercial-carrefour total et rond point Biao(dans la commune de Bafoussam Ier), sans affronter les affres d’une route non bitumée, à savoir nappes de poussières en saison sèche et flaque d’eau boueuse en saison pluvieuse.

En effet, grâce au financement de la France dans le cadre du projet CD2-Capitales Régionales, de nombreuses routes ont été bitumées. La somme de 15, 687 milliards de francs Cfa a été affectée par l’Agence française de développement (Afd) pour la réfection de la voirie urbaine de Bafoussam. Avec la somme de 557 millions de francs Cfa, l’entrée principale du marché A a été refaite. Entre autres, un bâtiment de prestige R+1 qui séduit tout passant, y a été également construit vers le lieu-dit l’entrée « Dubaï Center ».

Une prouesse saluée le 26 février dernier par Jean Marc Châtaigner, Ambassadeur de l’Union Européenne(UE) au Cameroun et pour le compte de la Guinée Equatoriale au cours de son passage à la communauté urbaine de Bafoussam dans le cadre de sa « nouvelle politique de communication et de diplomatie publique ». Comme dans le cabinet du gouverneur de la région de l’Ouest, Awa Fonka Augustine, avec qui il a eu un échange dans les premières heures de la matinée, le chef de la mission diplomatique de l’UE au Cameroun était accompagné par Dr Corina Fricke, ambassadrice d’Allemagne au Cameroun, Alain Leroy, ambassadeur de Belgique au Cameroun, Ignacio Garcia Lumbreras, ambassadeur d’Espagne à Yaoundé, Thierry Marchand, ambassadeur de France au Cameroun, Filippo, Scammaca del Murgo, ambassadeur d’Italie au Cameroun, Jean-Charles Ledot , consul général de France au Cameroun, Marie Mounié, cheffe d’équipe Gouvernance, Délégation Européenne, Laurent Legardi, chargé de sécurité à la Délégation de l’Union Européenne, Fréderic Foka, analyste politique à la Délégation de l’Union Européenne, David Kerespars, chef du bureau Échos à la Délégation de l’Union Européenne. La visite au chef Bandjoun et au musée de cette chefferie, en plus de l’aspect touristique, a permis à ces personnalités de percevoir les réalités locales.

Des méthodes innovantes

Face au maire de la ville de Bafoussam, Roger Tafam, l’ambassadeur de l’Union Européenne au Cameroun a indiqué que l’institution qu’il représente dans notre pays est inscrite dans une logique de coopération « équitable, durable et de proximité ». « Nous ne sommes pas seulement des ambassadeurs à Yaoundé, nous sommes des ambassadeurs dans toutes les villes du Cameroun.» Une manière de traduire « la nouvelle dynamique pour booster un partenariat » dans l’optique de la célébration de ses 50 ans. Pour l’Union Européenne, « il est question de mettre sur pied un partenariat renforcé, avec des méthodes innovantes, inclusives et susceptibles de favoriser l’atteinte de résultats mutuellement bénéfiques, sur la base du respect des valeurs partagées ». Faut-il souligner que « dans cet esprit, l’UE ambitionne de renforcer son engagement au Cameroun ; en s’appuyant, non seulement sur l’intensification du dialogue de partenariat avec l’ensemble des acteurs nationaux, mais aussi et surtout en s’appuyant sur son approche Team Europe». Une équipe forte et solidaire qui entend a salué la modernisation de la ville de Bafoussam grâce au soutien de la France dans le cadre du programme de développement et de désendettement (CD2) en faveur des capitales régionales du Cameroun dont celle de l’Ouest.

D’ailleurs, avant le programme CD2-Capitales Régionales, le maire de la ville a reconnu que grâce au Programme d’appui aux capacités de développement décentralisé et urbain (Pacddu), entre 2002 et 2007, la communauté urbaine de Bafoussam, avait connu une transformation significative grâce aux financements de l’Union Européennes. Des routes avaient été bitumées, des ponts et des dalots avaient été construits. L’hôtel de ville avait bénéficié des bâtiments annexes dans ce cadre. Tout comme au plan institutionnel, le personnel vieillissant avait été remplacé par des jeunes mieux formés et outillés pour affronter les défis et les enjeux du développement local.

Satisfait du rendement de ce personnel, le patron de la ville de Bafoussam sollicite le soutien de l’UE pour la création des entreprises communales et la mise sur pied des entités industrielles et commerciales capables de favoriser l’emploi de la jeunesse urbaine et de produire pour alimenter le marché national et international. Les ambassadeurs présents à Bafoussam, sous la conduite de Jean Marc Châtaigner, se sont exprimés et ont déclaré être à soutenir cette initiative de Roger Tafam. Tout en précisant que cette coopération doit être « gagnant-gagnant ». Surtout que l’Union Européenne formule « une réforme des relations économiques et commerciales ». Cette institution rappelle aussi que : « le Cameroun a conclu avec l’UE, un accord commercial (Accords de partenariat Economique-APE) qui vise à mettre le commerce au service du développement. Cet accord nommé APE intérimaire est entré en application au Cameroun depuis août 2016. Il confère au Cameroun un accès immédiat en franchise totale des droits et sans contingent au marché de l’UE, tandis que les droits d’importation sur 80% des catégories de marchandises originaires de l’UE seront démantelés par le Cameroun sur une période de 15 ans, tout en respectant les règles de l’OMC (Organisation mondiale du commerce sur la création des zones de libre échange. » De son côté, le pays de Paul Biya, « a exclu du démantèlement tarifaire 20% des marchandises originaires de l’UE(principalement les produits transformés agricoles et non agricoles), pour assurer la protection de certains marchés et industries agricoles locales, mais aussi pour maintenir les recettes fiscales ».

Les droits humains et la démocratie…

Après la communauté urbaine de Bafoussam, la délégation de l’Union Européenne et les membres de la Team Europe se sont rendus au siège du Giz à Bafoussam, un organisme de la coopération allemande, pour comprendre comment cette structure encadre et soutient la société civile locale. Par la suite, cette équipe de diplomates s’est dirigée au siège de Zenü Network, un réseau des organisations de la société civile locale. Des questions liées à la promotion de la citoyenneté et de la bonne gouvernance ont meublé les discussions entre l’équipe de Flaubert Djateng et celle de Jean Marc Châtaigner.

La participation des jeunes et des femmes à la vie publique et politique, les questions de transparence et de recevabilité entre les pouvoirs publics et les populations ont été revisitées. Avant de prendre la route de Bandjoun pour une visite au Roi, Honoré Djomo Kamga et une parade touristique au musée de cette institution traditionnelle Bamiléké, l’ambassadeur de l’UE au Cameroun, est resté constant dans la logique suivant laquelle la rencontre avec la société civile « prend également en compte les priorités globales de l’Union Européenne dans le domaine des droits humains et de la démocratie ».

2- A Bamenda, un élan de solidarité pour la reconstruction

Jean Marc Châtaigner tient aussi à la préservation de l’intégrité territoriale du Cameroun…

Ce jeudi 27 février 2025, l’entrée Sud de la ville de Bamenda, est en chantier. En bordure de route, des jeunes employés par une entreprise de travaux publics, à l’aide des pioches, creusent des trous devant servir aux caniveaux…En pleine route, quelques engins des travaux publics vrombissent… Ils gênent le passage des automobilistes. A Up Station, quartier administratif, quelques rues terrassées font jaillir des nappes de poussières au passage des véhicules automobiles. C’est un décor similaire qui prévaut au lieu dit « mille 3 ».

Thierry Marchand, ambassadeur de France au Cameroun, est témoin des activités desdites activités de reconstruction. Il envisage le déploiement d’une entreprise française dans la zone dans les prochains mois et tient à la sécurité des travailleurs et des engins qui y seront déployés. Cette préoccupation, il l’a fait entendre au général Bouba, commandant de la 5e région militaire. Une préoccupation soutenue par Jean Marc Châtaigner qui a tenu à manifester l’attachement de l’Union Européenne à « l’intégrité » territoriale du Cameroun et « la solidarité » de cette institution aux victimes de la crise armée qui depuis 2016 oppose les groupes séparatistes aux forces gouvernementales camerounaises.

C’est dans cette ville extrêmement militarisée que l’Ambassadeur de l’UE au Cameroun, accompagné de la team Europe, s’est rendu pour toucher du doigt les investissements ou les projets mis sur pied grâce au soutien de cette institution. Occasion aussi de prendre le pouls du terrain local pour le futur, dans un environnement incertain à cause des affrontements armés. D’où la forte escorte militaire déployée pour permettre à l’ambassadeur de l’Union Européenne et aux membres de la team Europe de se mouvoir, suivant cette nouvelle logique, sur le terrain pour toucher du doigt les projets de partenariat réalisés en synergie. Le secteur de l’informatique que l’université de Bamenda gère en partenariat avec le royaume de Belgique a été un exemple pratique fort perceptible de partenariat Nord-Sud. Une satisfaction pour les acteurs qui ont apprécié l’apport de la formation et des partenariats B to B sur le chantier de la lutte contre la cybercriminalité et la participation au développement. L’ambassadeur de Belgique au Cameroun, Alain Leroy, a indiqué être content de ce qu’il a vu. Il a salué le dynamisme de madame le recteur, Vice-Chancellor de cette institution, le Pr Nkuo Theresia Akenji. Et a promis d’œuvrer pour le renforcement des performances des apprenants et des enseignants encadrés par le Pr Emmanuel Fouetsa.

Avant cette escale universitaire, la délégation constituée de nombreux ambassadeurs a pu apprécier les réalisations découlant de leurs contributions individuelles et collectives pour améliorer le niveau de vie des populations locales. Des actions perceptibles le long de la tournée entamée par l’appréciation des réalisations de terrain qui touchent différents pans sociaux. Jacqueline Kamsu, promotrice d’une organisation qui fait dans le recyclage des déchets plastiques a reçu la visite de l’équipe de l’UE. Sa Start-up financée par l’ambassade de France au Cameroun a présenté aux diplomates des ouvrages et des objets tels des bijoux fabriqués suite à la récupération des matières plastiques. La visite des services du gouverneur de la région du Nord-ouest a marqué l’entame de cette tournée. Et le patron des lieux, le gouverneur Adolphe Lélé l’Afrique a rassuré ses hôtes quant aux mesures sécuritaires déployées pour éviter tout incident diplomatique durant leur périple dans la ville de Bamenda…

Guy Modeste DZUDIE pour 237online.com

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