Le processus de contrôle qualité mis en place a pour objectif de crédibiliser la profession et rendre plus professionnels les acteurs du secteur. Les experts comptables semblent avoir tiré des leçons de l??opération Epervier qui a vu en 2006, certains membres de leur corporation écroués pour des faits de détournements de deniers publics. «Nous sommes garants de la
fiabilité des informations que les entreprises livrent au public. Nous certifions que ces informations sont fiables et vérifiables. Pour cela, nous devons travailler dans le respect des normes professionnelles et de la déontologie», explique Pierre Wanssy, expert comptable, membre de l??Ordre national des experts comptables (Onecca). Face à ces dérives, raconte-t-il, il fallait que l??ordre fasse quelque chose, d??où l??instauration de la procédure de contrôle qualité. Ce sujet a d??ailleurs été encore largement débattu lors du dernier conseil annuel de l??Onecca tenu le 26 juin dernier à Yaoundé. Selon Jean-Marie Momo, président de l??Onecca qui compte environ 200 membres, c??est depuis deux ans que l??Ordre a instauré ce contrôle qualité. «C??est un processus long qui est en train d??aboutir et qui nous permettra d??aller chez nos membres vérifier ce qu??ils ont fait ou font des dossiers qui leur sont présentés. Et naturellement, qui dit contrôle dit également sanction. Ceux des membres qui ne respectent pas à la fois les règles professionnelle, déontologique et d??éthique, nécessaires à la pratique du métier, seront sanctionnés par l??Onecca qui dispose en son sein de structures internes pour appliquer des sanctions lorsque des membres sont défaillants », confie Jean-Marie Momo. Trois raisons ont motivé l??Onecca à implémenter ce processus. Tout d??abord, l??Ordre est membre de l??IFAC (International Financial Accounting Committee) qui se trouve à New York. Cet organe international a pour rôle de s??assurer que les Ordres qui font partie de ses membres appliquent le contrôle qualité, norme internationale. Ensuite, précise Jean-Marie Momo, un organe qui vit doit s??assurer que ses membres parlent le même langage et produisent des prestations de qualité, ce qui renforce l??institution. Enfin, l??Onecca est un organe d??intérêt public. Les états financiers dans lesquels ses membres expriment une opinion, permettent à l??Etat d??asseoir l??impôt, aux banquiers de financer les entreprises et aux bailleurs de fonds de voir si les projets qu??ils ont financés vont dans le sens souhaité.
Eric Vincent FOMO, Cameroon Tribune