Naughty America, le géant américain du divertissement pour adultes, a récemment franchi une nouvelle étape technologique en intégrant l’intelligence artificielle (IA) dans ses productions. Concrètement, le studio propose désormais à ses clients de s’intégrer numériquement dans des scènes existantes, via le remplacement en post-production des visages des acteurs par celui du client.
Une prouesse technique rendue possible par les récents progrès en matière de deepfake. Mais qui soulève de nombreuses questions éthiques, à commencer par le consentement des acteurs ainsi “effacés” des séquences.
Une innovation controversée
Techniquement, le procédé déployé par Naughty America est bluffant de réalisme. Grâce à des algorithmes de pointe, nourris au préalable par une série de photos et vidéos du client, l’IA parvient à mapper ses expressions faciales pour lessubstituer à celles de l’acteur d’origine. Permettant ainsi au client de littéralement prendre sa place dans la scène de son choix. Moyennant finances, cela va sans dire…
Mais sur le plan éthique, ce service personnalisé ne fait pas l’unanimité, tant les risques de dérive sont manifestes. Quid par exemple du consentement des actrices et acteurs ainsi effacés des contenus ? Le studio américain ne semble pas s’en préoccuper, soulevant un tollé parmi les associations de défense des droits des artistes.
Vers un encadrement légal des deepfakes ?
Plus largement, certains experts s’inquiètent de voir ces technologies de trucage de vidéos se banaliser à des fins récréatives, la pornographie faisant bien souvent office de laboratoire avant-gardiste en la matière. Un terrain glissant qui nécessiterait un encadrement légal selon eux.
Entre innovation technologique et dérive éthique, le débat est plus que jamais ouvert. Les prochaines années diront si l’industrie X saura poser des garde-fous pour éviter les usages malveillants de l’IA. Et continuer à repousser les limites du fantasme en accord avec les principes fondamentaux du respect mutuel entre adultes consentants…